Ma mère et moi

Proposition : lire cet article en écoutant ce magnifique morceau de guitare : Ocean, joué par. Andre Cavalcante.

Les bébés, ça a été la grande passion de sa vie…

Confortablement installée dans mon petit café préféré à Bulle, le Caroots, j’ai une heure top chrono pour te parler de ma mère. C’est le temps que je me donne, afin de faire simplement un petit « arrêt sur image », et non pas une dissertation encyclopédique sur ma relation avec ma génitrice sur les 42 années écoulées…

Théoriquement, je devrais passer cette heure à m’épiler, puisque nous allons à Bernaqua direct après le dîner. Tant pis, j’irai poilue, et je dirai que je suis déguisée en féministe. C’est bientôt carnaval, après tout.

En parlant de carnaval, je suis quelque peu envahie par une fanfare entière de leprechauns (tiens - mon dictionnaire Word reconnait ce mot ??? Je m’attendais à des vaguelettes rouges, mais non.) à ma gauche. Au cas où tu serais moins instruit que mon ordinateur, il s’agit de ces petits bonhommes verts irlandais, souvent accompagnés de trèfles à quatre feuilles. Bref, une fanfare de Guggenmusik se donne à cœur joie juste à côté du café, et par conséquence, une foule grandissante de spectateurs s’amasse sous mon nez.  Pas évident de rester concentrée.

Voici 4 de ces leperchauns ! (J’espère que je t’aurai appris un mot ! :-))

Au fond, je me dis que cette situation est parfaite pour illustrer ce que je vis avec ma mère quand je vais lui rendre visite. Je ne sais jamais trop ce qui va se passer – ou dans quelle direction vont partir nos interactions. Il est tout à fait probable que des petits bonhommes verts surgissent soudainement dans nos discussions, ou qu’elle se mette à chanter à tue-tête d’une seconde à l’autre.

L’ai-je déjà précisé ? Ma maman souffre d’une démence. Elle a ce qu’on appelle une démence à corps de Levy. Cela ressemble à Alzheimer – mais avec quelques particularités en plus (par exemple des hallucinations comme celles que je viens de mentionner). J’ai la chance (ou malchance ?) d’avoir été aux premières loges pour observer la différence entre ces deux types de démences, étant donné que mon Papa avait celle du type Alzheimer… J’en avais parlé dans un ancien article, si ça t’intéresse.

Ça fait maintenant deux ans et demi qu’elle est dans un foyer pour personnes âgées, et je ne remercierai jamais assez le personnel soignant qui s’occupe d’elle jour et nuit. Ils fournissent un travail hors-pair et je suis profondément reconnaissante pour tout ce qu’ils font et sont pour ma maman. Je suis également très reconnaissante de partager cette situation avec mes frères et sœur, et de sentir à quel point cette partie de la vie de notre maman nous a encore rapprochés ! C’est si bon, de ne pas se sentir seule, et de savoir qu’aucun de nous ne laisse notre maman seule non-plus.

Pour te parler un peu de la relation que j’ai avec elle aujourd’hui, j’ai envie de t’emmener sur un petit détour qui n’a rien à voir avec ma maman. A l’âge de 18 ans, j’ai fait un échange linguistique de trois mois au Canada. Une des premières choses qu’on nous a apprises avec l’organisation qui s’occupait de ces échanges, c’est qu’au lieu de juger les situations auxquelles on allait être confrontées en « bonnes » ou « mauvaises », on allait devoir apprendre à dire « c’est différent ». Par exemple pour tout ce qui avait trait à la nourriture : c’était bien pratique, quand on n’aimait pas trop un aliment, de pouvoir se réfugier dans la formule toute prête de « Hmmm… it’s different ! », sans vexer notre hôte.

Ainsi, je qualifierais le lien que j’ai aujourd’hui avec ma mère de « différent ». Je ne peux pas dire si c’était mieux avant, ou mieux maintenant. C’est juste « différent ». 

Je te donne volontiers un petit aperçu de ma visite de hier, par exemple. Je suis arrivée un peu en souci, car ma sœur m’avait prévenue que la veille, elle avait été très agitée. Au point qu’elle l’avait entendu pleurer et même crier depuis l’autre bout du couloir, malgré qu’elle était entourée d’une infirmière toute attentionnée. Les larmes avaient redoublé lorsqu’elle avait aperçu ma sœur. Aucune idée de ce qui s’était passé dans sa tête, ou dans son cœur. Un vrai dédale, plein de murs et d’impasses, ces démences…

J’étais donc un peu dans mes petits souliers en venant la trouver hier soir. (Je vais la voir environ une fois par semaine - deux, si j’y arrive.) Fatiguée après une journée de travail, j’ai été soulagée de la trouver en meilleure forme, installée dans son fauteuil dans la salle à manger. Une infirmière l’avait rapprochée du coin cuisine, où elle (l’infirmière) devait vider et remplir à nouveau le lave-vaisselle. Des bruits réconfortants pour ma maman, sans doute, étant donné la grande partie de sa vie qu’elle avait passée dans des cuisines. Je l’ai trouvée toute paisible en tout cas, et au bout de quelques instants, elle semblait même m’avoir reconnue puisqu’elle me parlait en allemand. (Cela fait quelques semaines que je remarque qu’elle ne me reconnait pas systématiquement.)

Je vois que l’heure que je m’étais donnée est écoulée. Je profite pour laisser ma dernière parenthèse descendre un peu en profondeur dans mon être, car elle n’est pas si facile à digérer. C’est la première fois que je vois cette vérité écrite ainsi noir sur blanc devant moi... Je continuerai cet article lorsque j’en aurai la force.

 Me revoilà - lessivée par une après-midi dans un parc aquatique avec plein d’enfants – mais heureuse ! (Et ouf : personne n’a remarqué que je n’étais pas épilée ! Enfin… je crois !)

Je ne sais pas si j’ai plus de force que tout à l’heure, mais en tout cas, j’ai plus de temps. Les loulous dorment paisiblement et mon homme s’occupe de rattraper l’administration des trois derniers mois. Ça me laisse la soirée tranquille pour me replonger dans la réalité de ma relation avec ma maman.

Je te disais donc que hier, elle semblait m’avoir reconnue après quelques minutes. J’en étais émue et soulagée. En cherchant dans son regard à établir le contact, je me remémorais les phrases de Tanguy Châtel, que je venais de lire la veille. Dans son livre « Vivants jusqu’à la mort », il décrit sa première relation qu’il avait construite dans le cadre de son travail en soins palliatifs. Voici ses mots, qui résonnaient fort dans ma tête et faisaient directement écho avec ce que je vivais moi-même :

« Notre relation s’approfondit en se simplifiant. Peu de paroles, beaucoup de regards, et une qualité de présence qui se renforce. Tout cela est tellement plus simple que je ne l’aurais cru. »

 Dans ma fatigue, j’ai tout à coup choisi de poser ma tête sur la tablette fixée sur sa chaise roulante, à l’endroit où sont posées ses mains généralement.  C’était la première fois que j’ai fait ce geste, et je l’ai fait sans réfléchir.  Je crois qu’une partie de moi a simplement capitulé devant le chagrin qui s’accumulait en moi, de la voir me fixer de ses yeux bleus, sans pouvoir formuler une seule phrase cohérente.  Elle venait de me faire une sorte de compliment, d’être arrivée en robe de mariée (alors que je portais un vieux jeans déchiré, et un gros pull vert olive). En souriant à moitié, j’ai donc posé ma tête à plat devant elle, me laissant aller à l’émotion et en fermant les yeux. Au début, elle n’a pas réagi. Puis, tout doucement, elle a commencé à me caresser les cheveux, très lentement, avec ses doigts tout recroquevillés. Ensuite, elle s’est mise à « jouer » avec mon oreille, à la masser et à la plier. Je souriais et pleurais en même temps – c’était si délicat, si tendre. J’étais à nouveau la « petite Salomé », et elle, « ma Maman ». ça faisait très longtemps…


Voilà. Je crois que je vais m’arrêter là. Le but avait été de faire un petit arrêt sur image. Il est fait. Je ne pourrai pas ajouter plus aujourd’hui. Juste encore préciser qu’on n’a de loin pas toujours été très proches, ma mère et moi. Elle n’a jamais été la « maman parfaite », et Dieu sait que je n’ai jamais été « la fille parfaite » non-plus ! Je me souviens notamment de ma période d’adolescence où nous étions constamment en conflit l’une avec l’autre. Même à l’âge adulte encore, nous avions des tensions et des points de vue souvent divergents. C’est entre autres pour ça que je peux dire honnêtement que la situation d’aujourd’hui n’est pas « pire » ou « mieux » qu’avant. Elle est différente, c’est tout. Je dois dire que je savoure la relation si apaisée qu’on partage durant cette dernière ligne droite de sa vie sur Terre. C’est du « tout nouveau » et c’est beau, tout simplement.

Qui sait ? C’est peut-être lorsqu’on est confronté à nos limites et à notre impuissance profonde, qu’on offre finalement la meilleure partie de soi au monde ?

Les livres, ces amis (2e partie)

Nous revoilà, pour partager ensemble un (bon) moment autour de ces chers amis que nous semblons partager ! (Si ce n’était pas le cas, cette fois, je suis sûre que tu ne serais pas en train de lire ces lignes…)

Je dois t’avouer que l’article est beaucoup plus long que prévu. Faut croire qu’à vouloir rendre hommage à mes livres préférés, ça donne un livre en soi ! ;-)

Pour te présenter ces fameux coups de cœur, je me suis posé la question suivante : si on devait les classer par catégories ?

 L’une de mes manières de classer les livres, c’est celle que j’ai mentionnée dans la 1ère partie de l’article : en romans et en livres « non-fiction ». Je vois tout de suite nos deux tables de nuit devant moi, dans notre chambre à coucher : celle de Jérémie, avec les livres « non-fiction », et celle de mon côté, avec les romans (la plupart du temps).

Une autre manière de les classer que j’aime bien consiste à séparer sur mon étagère (dans mon armoire) : à gauche, les livres déjà lus, à droite, ceux qui attendent patiemment de l’être. Quel plaisir de voir, visuellement, la rangée de droite glisser gentiment vers la gauche, au fil des mois !

Mais je crois que la façon de trier les livres que je préfère en est encore une tout autre. Elle se divise en 3 sections : la catégorie de livres que je me suis procurée moi-même (soit à la bibliothèque, soit à la librairie, soit commandé sur internet : en tout cas, par choix conscient), la catégorie de livres que des amis (ou des personnes inspirantes) m’ont fait parvenir (offerts, prêtés ou recommandés), et enfin, la catégorie de livres qui sont venus à moi, sans que je ne les cherche, ni que quelqu’un d’autre ne les ait cherchés pour moi. Je les appelle les « livres qui m’ont choisie. »

Pour chacune de ces 3 catégories, je vais te présenter quelques coups de cœur, si tu le veux bien ! Peut-être que je vais titiller ta curiosité sur l’un d’entre eux ? Les vacances de Noël ne sont pas loin… Il est encore temps de se procurer un bon bouquin pour les fêtes ! 

Premièrement, dans ces livres que je me suis procurée moi-même : d’innombrables romans (évidemment), particulièrement ceux de Christian Bobin et de Adrian Plass, qui ont marqué ma vie de manière significative. Mes préférés de Bobin : « L’homme qui marche », « La folle allure », « Le Très-Bas ». De Plass : « Le journal intime d’un chrétien chaotique », « Blind spots in the bible : puzzles and paradoxes that we tend to avoid ».

Du côté « roman d’amour », ma préférence va sans hésiter à Cecila Ahern, dont j’ai dû lire absolument chaque livre, tellement je l’adore. (Le plus célèbre, surtout à cause du film, c’est sans doute : « Ps : I love you ».

Ensuite (j’ai un peu hésité pour savoir si je devais l’avouer ici), il y a eu les romans « 50 shades » de E.L. James aussi. Non pas qu’ils aient marqué ma vie de façon durable, mais au milieu des couches, de vomis de bébé, d’heures de sommeil manquantes et d’épuisement maternel, ces bouquins érotiques ont été une véritable bouée de sauvetage pour ma libido… (Jérémie n’était pas mécontent, en tout cas !)

Depuis 7 ans environ, il y a aussi ma nouvelle copine (elle ne le sait pas – mais pour moi, c’est bien ce qu’elle est !) Tsh Oxenrieder qui change ma vision du monde ! J’avais commandé son livre « At home in the world » à l’aube de notre tour du monde, avec nos 3 enfants, en 2017. Elle avait écrit un livre sur son expérience similaire – et je lui dois énormément quant à la préparation mentale de cette aventure ! Depuis, je lis chaque vendredi son « mail de la semaine » et j’ai lu plusieurs autres de ses livres (Par ex. : « Notes from a blue bike – the art of living intentionally in a chaotic world »). Elle organise en plus des voyages culturels, où elle mêle les plaisirs touristiques à des visites guidées. Mon rêve ! (Elle a vécu plusieurs années en Turquie – elle sait ce que c’est, qu’une vie d’« expat », et m’a souvent fait rêver en décrivant ces « réalités d’ailleurs ».) Mais pour financer un de ces voyages, il faudrait que je mette sérieusement des sous de côté… Qui sait ? Peut-être pour mes 50 ans ?

 

Pour la deuxième catégorie, celle de livres que « je dois à quelqu’un », il m’est juste impossible de nommer les coups de cœur sans mentionner également les personnes qui m’ont fait le cadeau de ces lectures !

La liste sera longue, tu verras – et certainement que mon petit cerveau a encore oublié plein de livres délicieux (et donc des personnes précieuses à l’origine de ceux-ci…). Je m’en excuse d’avance, si ça sera ton cas !

 Pour commencer, je cite Claudia, mon ancienne voisine adorée, avec qui on partageait le même congélateur au garage, dans notre petit immeuble à Corbières. Un jour, en ouvrant le bac du haut de ce-dit congélateur, j’y ai trouvé un joli cadeau emballé. C’était un clin d’œil de notre amie : un livre, emballé tout beau, tout joli, et planqué à côté des glaces et des légumes surgelés. (Claudia : toi, tu sais pour qui étaient les glaces et pour qui étaient les légumes, chez les Valiton…)

Le livre incroyable qu’elle nous avait offert de manière aussi originale s’appelait : « Le charme discret de l’Intestin », écrit par Giulia Enders. Cette auteure fait partie des rares personnes qui arriveraient à me fasciner en me parlant du fonctionnement d’un piano ou de la mécanique d’un roulement à billes. Peu importe ce qu’elle t’explique, tu comprends ce qu’elle te dit. Et en plus, elle te fait rire en te décrivant des concepts très théoriques. J’adore. Un autre de tes livres, Claudia (que je dois te rendre encore, d’ailleurs) : « Devenir » de Michelle Obama. Je l’ai littéralement dévoré. Il a changé ma vision du monde, et particulièrement des questions autour de la couleur de peau. Si même elle, en tant que femme du président (à l’époque), elle dit qu’encore aujourd’hui, quand elle rentre dans une pièce, son premier réflexe est de scanner les gens pour voir si elle est « la seule noire »… J’ai compris qu’on ne pourra jamais totalement s’imaginer l’ampleur de cette question, quand on est né avec une peau blanche.

 

En restant un peu sur mes amis de cet immeuble à Corbières, comment ne pas citer tous les livres majestueux qui trônent dans notre bibliothèque, d’un certain monsieur Gérard Jaeger, historien, essayiste, poète et reporter (ainsi que le décrit Wikipedia), et avec qui nous avions l’honneur d’être voisins de palier ! Un immense merci Gérard et Béatrice, pour tout ce que vous nous avez offert, non seulement au travers de vos livres, mais également au travers de votre amitié si précieuse au fil de toutes ces dernières années ! C’est passionnant, de vous côtoyer ! Les livres qui m’ont le plus marquée sont : « Hong Kong », « Il était une fois le Titanic », « Indiscrétions d’atelier » et Jérémie a avalé d’une traite « Les Poilus – survivre à l’enfer des Tranchées 14-18 » et « Ella Maillart ou la grande traversée », pour n’en citer que certains.

 

Monique, notre amitié a vu le jour autour d’une discussion sur Christian Bobin, dans ce petit restaurant, en Espagne, il y a plus de 20 ans. Tu es la première personne que je connais qui partage avec moi l’amour de son écriture. Nos échanges autour de ce monsieur sont au moins aussi délicieux que notre paella, suivie de la crème catalane !  Tu m’as offert par la suite un autre coup de cœur : « Ce lien qui ne meurt jamais » par Lytta Basset. Elle y raconte la mort de son fils, qui s’est suicidé.

 Chloée aussi, tu m’as offert un de ses livres (de Lytta Basset) « La sainte colère » pile au moment où j’en avais besoin. Mon mari venait de se faire licencier (à la Ligue) et ce livre est venu m’accompagner dans mes heures de digestion de l’injustice. Monique et Chloée, je vous dois indirectement la formation que je suis en train de faire avec cette grande dame. Du nectar à l’état pur. (Formation en Accompagnement Spirituel- AASPIR). « Merci » n’est pas suffisant pour exprimer ma reconnaissance.

« Tout le bleu du Ciel », de Melissa Costa, c’est également à toi, chère Chloée, que je le dois. Merci d’avoir pensé à moi – qui suis touchée de près par cette question de démence.

Annette, ma chère sœur, j’aurais pu commencer par toi, évidemment. Les livres qui me proviennent de toi, je ne saurais même pas les énumérer. Nous filer nos coups de cœur est devenu un rituel, comme boire un thé ensemble. D’ailleurs, mon amour pour Adrian Plass, c’est à toi que je le dois, après réflexion ! En effet, quand j’étais malade, petite, tu me lisais des livres entiers pour me faire passer le temps ! Je chéris chaque souvenir de fou-rire qu’on a piqué ensemble, chaque larme versée autour de ces mots si délicieusement tournés. Aussi avec les livres de Ephraim Kishon. Tu te rappelles de la phrase : « Der Kopf hing aus dem Fenster, und die Zunge aus dem Mund heraus. Es schien ihm nicht sehr wohl zu sein. » ? Je me marre encore en m’imaginant la scène !

Un de tes livres plus récents que j’ai envie de citer : celui de ce SDF qui a été sauvé par un chat dans les rues de Londres. James Bowen, avec « Un chat des rues nommé Bob », décrit son histoire super touchante !

Lena : j’adore tes romans historiques que tu me prêtes, comme celui de Victoria Hislop : « L’ile des oubliés ». J’étais loin d’imaginer que la lèpre existait encore en Europe au 20e siècle, et encore plus loin d’imaginer que des gens avec cette maladie avaient été isolés sur une île en Crête pour y mourir, jusqu’en 1957 ! Quand je disais que je m’instruis tout autant, si ce n’est plus, avec des romans… Avec tes origines nordiques, tu m’as également fait découvrir des sagas suédoises, peuplées de créatures mystiques et d’histoires rocambolesques. Délicieux ! Mais évidemment qu’à côté de ces romans, les livres qui te ressemblent le plus et que j’ai découverts grâce à toi, ce sont ceux qui parlent éducation : par exemple, « Parler pour que les enfants écoutent, et écouter pour que les enfants parlent. » de Adèle Faber et Elaine Mazlish. Un must-read pour tous ceux qui côtoient des enfants de près ou de loin !

Véronique : quel bonheur, de lire les livres de ta jeunesse, au Québec ! Je me suis plongée dans des univers totalement inconnus grâce à toi, avec des romans de la pré-histoire, comme « Maïna » de Dominique Demers, ou des histoires de pionniers qui ont traversé l’océan pour aller peupler le nouveau monde. « Jeanne, fille du Roy », de Suzanne Martel m’a fait découvrir la beauté des grands espaces canadiens et leur histoire. Tu m’as également fait voyager sur d’autres continents, avec les livres émouvants de Khaled Hosseini : « Les cerfs-volants de Kaboul » et « And the mountains echoed » qui se passent en Afghanistan.

Heidi et Christian : j’adore zieuter votre bibliothèque, à chaque fois que je viens chez vous. Et même aux toilettes, on découvre des bouquins passionnants ! Celui qui m’a touché particulièrement, c’est celui de Nadia Bolz-Weber, cette pasteure et théologienne luthérienne (tatouée de partout) qui a fondé la « House for all sinners and saints ». J’ai adoré son bouquin : «Accidental saints : finding God in all the wrong people” !

Alexine : je ne suis pas sûre que tu m’aies parlé de Brene Brown en premier, mais en tout cas je sais que ses bouquins trônent dans votre salon et que tu représentes pour moi l’illustration-même de son message à l’humanité. Oser se montrer vulnérable – le chemin de toute une vie pour l’apprendre. Merci pour cette source d’inspiration que tu es pour moi ! C’était également Michael et toi qui m’aviez suggéré le fameux livre « Where the crawdads sing » (« Là où chantent les écrevisses »), de Delia Owens. Un joyau parmi les romans ! Une véritable ode à la nature, et plus particulièrement aux marais. (Le film n’est pas mal non-plus.)

Karin, le livre qui m’a le plus marqué de toi : « N’oublie pas les chevaux écumants du passé » de Christiane Singer. Quelle femme ! Merci de m’avoir fait goûter à son écriture. C’est également toi qui m’as fait découvrir notre cher Joël Dicker, en me filant « Le livre des Baltimore », au lieu d’aller directement le poser à la boîte à livres. Je me suis régalée.

Salomé Z. : tu m’as offert, quelques années plus tard « La Vérité sur Harry Quebert » (qui fait partie de la même trilogie que celui cité juste ci-dessus, de Dicker), et il m’a volé tellement d’heures de sommeil que je t’en ai presque voulu… ;-) Merci pour cette dédicace si motivante que tu m’avais écrite derrière la couverture : « Je t’envie de pouvoir le lire pour la première fois. » Quoi de plus invitant pour plonger la tête la première dans une histoire ? (J’espère qu’un jour, tu auras du plaisir à te plonger aussi dans le monde de « Outlander » ! Mais pas de stress ! Tu auras bien d’autres choses à faire, ces prochains temps, toi qui vas devenir Maman pour la 2e fois aujourd’hui… J’ai des larmes aux yeux en écrivant ça !)

Spéciale dédicace pour toi, chère Salomé Z. !

Tamara, tu m’as refilé une pile entière de livres du Dr. Henri Joyeux que je connaissais déjà depuis ma jeunesse. Je ne les ai pas encore tous lu, mais c’est à tous les coups de la lecture passionnante et enrichissante. Je viens de lire sur plusieurs mois celui dont j’avais besoin, en lien avec mes craintes sur la démence : « Tout savoir pour éviter Alzheimer et Parkinson – la voix rassurante du Professeur Joyeux. » Et bien sûr, tu es l’ambassadrice par excellence du livre « Les 5 langages de l’Amour », de Gary Chapman ! Un bijou, aussi, celui-là ! Mais mon coup de cœur absolu que j’ai découvert grâce à toi, c’est « Une rose et un balai – Petit traité de sagesse d’un balayeur de rue » de Michel Simonet, qui a œuvré durant 40 ans pour la propreté des rues de Fribourg, alors qu’il avait un doctorat en théologie en poche. J’adore comme il décrit qu’au début de sa « carrière », peu après avoir obtenu son doctorat, des connaissances de l’université s’arrêtaient parfois dans la rue et lui disaient d’un air consterné : « Mais qu’est-ce qui s’est passé pour que tu finisses là ? » A quoi il répondait : « Mais je ne finis pas là, je viens tout juste de commencer ! » Son deuxième bouquin, « Un couple et sept couffins » est également très touchant. Il y relate son histoire de famille nombreuse, toujours en lien avec son métier atypique. A recommander !

Muriel : hormis notre amour commun pour Bobin (et les nombreux livres que je dois encore te rendre de lui), tu m’as prêté une autre merveille : « Mille petits riens » de Jody Picoult. L’occasion de se plonger dans l’univers d’une infirmière noire, qui a le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Un jeune couple de néo-nazis perd leur bébé à la maternité et se met en tête que cette pauvre femme l’a volontairement tué. Un monde totalement inconnu jusqu’alors pour moi, celui du néo-nazisme. Une fin de l’histoire très touchante- mais je ne vais pas le spoiler, au cas où quelqu’un ici aurait envie de le lire un jour !

Joane : merci pour ton livre « Respire », de Maud Ankaoua. Une bouffée d’oxygène, comme le titre le promet ! J’ai recopié plein de ses citations dans mon journal – et j’adore son message principal : le plan est toujours parfait. Te côtoyer, avec ta joie de vivre et ton rire si communicatif, c’est une belle preuve « que le plan est parfait » ! Merci ma Belle, pour ce clin d’œil du Ciel ambulant que tu es !  

Raphaelle, ta maman et toi, vous faites partie de mes recommandatrices de livres préférées ! Toujours des valeurs sûres ! Je vous dois entre autres : « Et au centre bat le cœur », du chirurgien cardiaque suisse, René Prêtre. J’ai adoré son parcours de vie, notamment le détail où il décrit que son inscription en médecine était un peu due au hasard, tellement il s’y était pris à la dèr’ pour l’inscription (situation avec laquelle je peux tout à fait m’identifier aussi…). Il y décrit également que sa capacité à travailler sur de tout petits cœurs lui venait en partie de sa jeunesse, où il bricolait toujours autour de la ferme, sur des moteurs de tracteurs et d’autres engins, où il fallait faire preuve de minutie. Passionnant, comme destin ! Non ?

C’est également toi, Raph, qui m’a prêté « Soul Force », terme utilisé par Martin Luther King dans un de ses discours qui donnent la chair de poule. Ce discours à lui seul mériterait une fois un article entier. (J’y réfléchis pour la suite.) Sache que cette force de l’âme, elle se dégage naturellement de ta personne et en plus, tu fais appel à cette force dans les gens qui te côtoient ! Je me sens toujours édifiée et encouragée à tes côtés !

Mis à part des bouquins inspirants, je te dois aussi la découverte de l’application « Lectio 365 » qui m’a permis de renouer avec ma lecture de la Bible (laissée un peu de côté, pendant une dizaine d’années). Cette manière d’appuyer sur « play » sur mon téléphone, et d’écouter la médiation du jour sur mon vélo, en me rendant au travail, c’est devenu source de grand plaisir pour moi ! Mille mercis !

Nath : j’adore échanger avec toi des romans qui se déroulent en Italie, avec un zeste de limoncello, beaucoup de chaleur, un brin de romantisme à l’italienne, des vespas à tous les coins de rue, et évidemment, de la musique de Adriano Celetano entre les lignes. Sans oublier la mer, évidemment. Des vacances, ça n’a jamais fait du mal à personne ! Si ça vous tente, ça s’appelle : « Ciao Bella », ou « Mamma Mia », de Serena Giuliano. Un bol d’air frais (ou chaud, plutôt).

Patricia, j’attends toujours que tu me prêtes « La chambre des merveilles » de Julien Sandrel - ton 1er livre que tu as lu de A à Z, « volontairement » ! Je me réjouis de le lire !

Un coup de cœur tout particulier, c’est le tien, Nao : tu as été bien patiente avec moi, car tu m’avais offert « Derrière ton sourire » il y a deux ans au moins. Aucune idée pourquoi – mais ce livre est resté deux ans dans ma rangée de droite, dans l’armoire (livres non-lus). Apparemment, ça ne devait pas encore être le bon timing pour moi – le fameux « kairos » dont on parle souvent dans ma formation. Mais ce printemps, en rentrant de la comédie musicale « Gladys Aylward », je me suis rappelé que c’était la même auteure, Marjorie Waefler, qui avait écrit ce fameux livre. Elle y parle de son fils, qui souffre du trouble désintégratif de l’enfance (une sorte de démence infantile). Un coup de poignard dans le cœur, raconté avec beaucoup de doigtée et de tendresse, et même, si j’ose dire, avec de la légèreté ! Merci Nao de m’avoir enrichie de cette lecture. Et merci à cette Marjorie qui a su si bien décrire le parcours de vie de leur famille, avec un enfant différent. Une ode à la vie, qui encourage à embrasser pleinement les gens tels qu’ils sont, et non comme on voudrait peut-être qu’ils soient (et aussi, à embrasser la vie, telle qu’elle est, et non comme on voudrait peut-être qu’elle soit)…

Joël Bussy : comment ne pas citer tes délicieuses BD « Sam et Salem », ainsi que tes « Méditations humoristiques – Pour un monde meilleur » que tu viens de sortir ? Un délice, de côtoyer ton monde intérieur – qui porte un regard si doux et si juste sur le monde extérieur !

Diane Brocard, toi qui accompagnes mes heures libres ces jours (sauf quand j’écris) avec ton magnifique livre « Reste assise sur ta chaise, respire et sois heureuse ». Quel privilège, de lire un bouquin de quelqu’un qu’on connaît (ou : croit connaître !) depuis des années ! C’est un magnifique cadeau que tu offres au monde en décrivant ta vie, cette belle « dianerie » ! J’ai adoré la liberté que tu prends de dire que ton bouquin, il sera inclassable, et que les libraires auront bien de la peine pour savoir où le ranger ! J’adore !

Laure Brienza, ton livre : “Miracle après l’épilepsie - Une nuit sans lune” vient de sortir (il y a 6 jours) ! Je n’ai pas encore eu l’occasion de me le procurer, mais les quelques extraits que j’ai pu glaner par-ci, par-là (sur FB) étaient TRES prometteurs ! J’ai hâte de me plonger dans ton récit de vie, et dans ce témoignage de guérison ! (Je me souviens notamment de ta phrase : “Ce n’est pas parce que j’ai été guérie que j’en oublie les malades.” WOW ! Touchée en plein coeur !)

Lytta - toi qui ne liras jamais mon blog - mais dont je reçois tant de bons conseils de lecture durant mes week-ends AASPIR : je viens de terminer celui de Viktor E. Frankl, ce psychiatre juif (autrichien), qui a survécu aux camps de concentration, mais y a perdu ses parents et sa femme qui était enceinte. Son livre, “Découvrir un sens à sa vie” relate de manière authentique et simple ses expériences dans les camps de travail. Il s’agirait dun des 10 livres les plus influents d’Amérique. Pour moi, ça aura été mon tout premier livre sur ma liseuse. Je m’en souviendrai encore longtemps !

Last but not least : cette liste ne serait pas complète si je n’adressais pas un immense MERCI en lettres capitales à Hélène Bonhomme, ainsi qu’à ses chroniqueuses incroyables qui rédigent des pépites d’or sur le site “Fabuleuses au Foyer”. D’ailleurs, il me semble que c’était toi, Guylène, qui m’en avais parlé la première fois, il y a une dizaine d’années, lors d’une promenade à Sauvablin ! Combien d’heures de lectures réconfortantes, de jour comme de nuit, j’ai passé sur ce site - et dans les livres publiées par Hélène également. On y trouve absolument tout ce qui touche à la femme, de près ou de loin ! (Qu’elle soit mère ou non, d’ailleurs !) Une vraie caverne d’Ali Baba !

 Et enfin, j’en arrive à la 3e catégorie : les livres « qui m’ont choisie » ! Ce sont ces livres qui viennent à nous, sans qu’on ne les cherche. Je suis sûre que tu vois de quoi je parle ! Mais rassure-toi : au vu de la longueur de cet article, je vais me contenter de te parler de 3 petits coups de cœur :

 

Le premier qui me vient, c’était dans cet hôtel à Morschach (Swiss Holiday Park) où on avait fêté les 70 ans de ma Maman (en juin 2016) avec tous mes frères et sœur, et tous nos enfants. C’était à peine deux mois après le décès de mon Papa. Le livre qui m’a alors sauté aux yeux dans la boite à livres du séjour s’intitulait « Der Sommer in dem es zu schneien begann » (L’été où il s’est mis à neiger). J’ai su immédiatement que ce livre était pour moi, car ce titre me rappelait ce fameux 18 avril si particulier, où mon Papa avait fermé les yeux et où on a ouvert les nôtres, le matin, sur un paysage enneigé, malgré la saison déjà avancée. Je me souviens très bien de la sortie de Jeanne (ma fille, qui avait alors 5 ans), lorsqu’elle a vu cette épaisse couche blanche qui recouvrait absolument tout, à perte de vue : « On dirait que le printemps a été se coucher. » Ce roman a été pour moi un cadeau du Ciel, dans cette période de deuil si particulière.

Un autre de ces livres « coups de cœur » s’est présenté à moi au restaurant Va Piano, à Fribourg. J’avais été m’y réfugier avec la poussette et mes 3 enfants en bas âge, lors d’une averse inattendue. Installée devant une tasse de thé fumante, les loulous occupés au coin enfants, j’ai parcouru les livres qui décoraient le coin lounge. Comme tu peux l’imaginer, la lecture constituaient un véritable luxe pour moi, durant ces années où les enfants étaient petits. Je ne pouvais me permettre uniquement quelques miettes par jour, tant le jonglage avec les tâches du quotidien était énorme. Cependant, ce titre-là : « Le Dieu de Jésus », s’est imposé à moi, telle une évidence. Impossible de le laisser dans ce restau – où de toute manière jamais personne ne l’ouvrirait… (Par acquis de conscience, j’ai tout de même été demander l’autorisation du barman avant de l’emporter. Avec un titre pareil, il a dû se dire que de toute manière, ça n’intéresserait pas grand monde.) Jacques Duquesne, l’auteur du livre, est devenu pour moi une véritable source de consolation, sur tant de sujets de la foi que je n’arrivais pas à concilier avec ma logique. Quel bien ça fait, de lire des réflexions de quelqu’un qui lutte/a lutté avec les mêmes questions que soi ! Notamment son chapitre : « Dieu n’est pas l’assassin de son fils » m’a mis du baume au cœur. J’ai commandé plusieurs autres livres de ce Duquesne par la suite. Merci à cette averse imprévue, qui m’a permis de faire la connaissance de cet auteur !

 

Et le dernier livre avec lequel je clos cet article s’intitule : « The Bee-keeper of Aleppo ». Il s’est présenté à moi dans une caisse verte, à la bibliothèque de Bulle, où il était écrit dessus : « Servez-vous ! » En général, pas l’endroit où l’on rencontre les livres les plus alléchants. Celui-ci pourtant était un véritable coup de foudre ! Christy Lefteri a réussi à ouvrir mes yeux sur la réalité bouleversante des réfugiés. Et qui sait ? Peut-être que ce livre a été une sorte de poteau indicateur pour nous, considérant le fait que Jérémie s’occupe aujourd’hui d’un centre pour réfugiés ?

 

En guise de conclusion, je te retourne tout logiquement ma question : et toi ? Tes coups de cœur ? Tu voudrais bien m’en partager quelques-uns ? Et pourquoi pas me préciser dans laquelle de mes catégories tu les classerais ? Je serais ravie de te lire !

 

 

Les livres, ces amis (1ère partie)

Si tu lis ces lignes, j’ai l’impression que je ne m’avance pas trop en disant que toi et moi, on partage un goût commun : celui de la lecture. Ou alors, c’est que tu m’aimes vraiment beaucoup ! (Dans quel cas, je te remercie encore plus, de me lire !)

Depuis quelques jours, j’ai un nouveau meuble dans mon salon qui me change la vie ! Grâce à lui, j’ai le sourire scotché aux lèvres, dès que je descends les escaliers le matin. Tu l’auras deviné : il s’agit d’une bibliothèque ! La voilààà :

En-bas à gauche, c’est pas un livre, mais un calendrier de l’Avent si jamais. :-)

L’idée m’est venue il y a 2 semaines, lorsque j’ai passé une heure à chercher furieusement un livre à la cave ; livre qui se cachait dans un des quatre cartons de bananes remplis de livres. En effet, depuis qu’on a emménagé dans la maison (anciennement de mes parents) en 2016, je n’ai jamais trouvé le moyen de sortir ces fidèles compagnons. Probablement, parce que ce n’était pas la bonne phase de vie pour le faire – avec l’âge encore jeune de mes enfants.

Maintenant que le dernier a eu 4 ans, je me sens gentiment prête à sortir la tête de l’eau, et avec ça, une envie de m’attaquer à tous ces mille et une choses qui étaient simplement en stand-by, ces 12 dernières années. Comme par exemple, m’acheter une belle grande bibliothèque pour y afficher fièrement nos livres préférés.  Ma sœur, qui est venue admirer ce nouveau bijou parmi mes meubles, l’a formulé de manière très jolie : « Hein dit ? C’est un peu comme être entourée de vieux amis. » (Elle m’a fait remarquer par la suite que cette idée n’était pas d’elle, mais de Louisa May Alcott qui a écrit « Les 4 filles du Docteur March ».)

Je suis consciente que cette notion de « livres – amis » n’est pas une réalité pour chacun. Je ne le vois que trop bien dans mon métier d’enseignante : pour beaucoup, la lecture représente une véritable torture – ou du moins, un « mal nécessaire que l’école nous impose ». Je n’ai pas de conseil à offrir à ces gens-là. Mais par contre, je ressens un pincement au cœur pour eux – de ne jamais avoir goûté à ce profond bonheur de s’enfoncer progressivement dans une histoire qui vient nous transformer tout doucement de l’intérieur, et dans laquelle on aspire y retourner aussi vite que possible ! Car pour chaque livre, c’est bien de ça qu’il s’agit : d’une histoire ! Même les livres dits « instructifs » (terme qui me fait sourire, car pour moi, les romans m’instruisent tout autant, si ce n’est plus, qu’un livre « théorique » !)

Cette histoire (de chaque livre, comme je disais donc) m’est racontée par l’auteur, rien que pour moi, ici et maintenant, quand je le choisis, pour aussi longtemps que je le choisis, dans un espace-temps privilégié, comme dans une sorte de tête à tête avec lui. « Celui qui lit n’est jamais seul. » a dit Helder Simone. En effet, je me sens accompagnée par le livre qui me nourrit.

 Pendant des années, j’étais frustrée de l’incapacité de mon homme de tenir une conversation intéressante au volant. Même si notre route nous emmène à des milliers de kilomètres en vacances, son réflexe naturel et protecteur, c’est d’être à 100% concentré sur la route. Point. Du coup, nos sujets de discussions ressemblaient souvent à : « C’est quand que j’aurai une “Merce” comme ça ? » (pour rire) - ou « Mais quel c*** ! Il m’a coupé la route !! » etc. (Chez vous, ça n’arrive jamais, ce genre de conversations, j’en suis sûre !) ;-)

Au fil du temps, lorsque j’ai réussi à identifier mon besoin, dans ces situations, je lui ai demandé si on ne pouvait pas éventuellement parler de choses un peu plus édifiantes. Pour être encore plus concrète, je lui ai dit qu’il pouvait à tout moment m’interroger sur le livre que j’étais en train de lire, par exemple.

« Qu’est-ce que tu lis, en ce moment ? » C’est devenu ma question préférée parmi toutes ! J’adore raconter à quelqu’un ce que je suis en train de lire – de comprendre – de découvrir – de savourer – ou des fois, ce avec quoi je lutte – que je ne comprends pas – ou ce avec quoi je suis en total désaccord aussi !

Et bien entendu, ça va dans les deux sens : j’adore aussi entendre ce que lui est en train de lire, ce que ça lui évoque, ce qu’il en pense. (Petite parenthèse : mon homme est devenu lecteur qu’à l’âge adulte - mais il a bien rattrapé son “retard” en la matière. Il a été impressionné par Philippe Joret qui dit que dans 5 ans, nous serons la somme des gens que nous aurons côtoyés et des livres que nous aurons lus !)

Alors voici ma question pour toi aujourd’hui : « Qu’est-ce que toi, tu lis en ce moment ? » Même si ce n’est rien de transcendant, ça m’intéresse !

Je serai ravie si tu m’en parlais – soit dans les commentaires ci-dessous, soit par message privé ! Et dans un 2e article qui paraîtra prochainement, je te ferai part de la suite de mes réflexions sur ce sujet, et te partagerai quelques coups de coeur. Alors à tout bientôt ! Et n’oublie pas de me parler de tes lectures !

Ps : Pour la petite histoire : ne va pas t’imaginer que depuis ma prise de conscience, on partage toujours des discussions profondes en voiture ! La plupart du temps, quand mon homme est au volant, je suis… plongée dans mon livre ! ;-)

Coup d'oeil dans le rétro

D’habitude, c’est plutôt autour de Nouvel-An, qu’on fait ce genre d’exercice mental. C’est en tout cas la question fétiche de Jérémie (mon mari), à chaque fête ou apéro du mois de décembre : « Quel était le meilleur moment de votre année ? »

Cette fois, l’envie me prend en été. Peut-être parce que je suis prof, ou parce que j’ai mon anniversaire en juin ? Dans tous les cas, j’ai l’impression qu’une page se tourne, et j’ai donc décidé de te brosser ici un tableau de ce à quoi a ressemblé mon année écoulée. Qui sait ? Peut-être que cela t’incitera à réfléchir à ce qui aura marqué la tienne ?

  

Alors – voici 10 éléments phares de mon année. (Au cas où tu n’aurais pas le temps ou l’envie de lire tous les points : attarde-toi au moins vite au point 4 : qui sait, peut-être que ces infos pourraient te servir un jour ?) 

 

1. L’année de mes 40 ans ! Pour fêter ça dignement, j’ai choisi de ne pas m’infliger une grande fête où l’on invite plein de monde, et où l’on reste sur sa faim, parce qu’on n’a pas parlé avec la moitié des invités. Sans parler du boulot de louer un local et de le rendre en état le lendemain… L’idée de ce fameux « Noël Covid » (2022), où l’on ne devait pas être plus que 10 personnes, m’a finalement assez plu, et c’est sur cette base que j’ai conçu spécialement la fête de mes rêves. Ou plutôt : les fêtes, parce qu’il y en a eu 4 - une par saison ! Par un doodle, les gens (4 x 10 personnes) se sont inscrits à la journée qui leur paraissait la plus intéressante pour eux. En hiver, descente de luge à Charmey, au printemps, un pique-nique à Goya Onda (au bord du Lac de la Gruyère), en été, une petite marche autour du lac de Lessoc, et en automne, j’ai laissé carte blanche aux invités pour m’organiser une journée de leur choix. J’ai été gâtée : bains thermaux, dîner au resto (chasse) et cours de poterie l’après-midi !

J’ai adoré ces 4 saisons de mes 40 ans ! (Modèle testé et approuvé : si tu veux piquer l’idée – elle est à toi !)

 

2. Mon échappée en Egypte – mais ça, je t’en ai déjà parlé. Je tiens quand-même à préciser que ce que je retiens le plus de ces vacances, c’est que je sois une « deep water diver » diplômée à présent ! Et j’ai hâte d’aller explorer d’autres mers, d’autres horizons, avec cette nouvelle compétence acquise !

 

3. L’année scolaire où j’ai eu le plus d’élèves ! 27 dans les deux classes, pour être précise… ça en fait, des pages à corriger… des élèves à tenir en place… des troubles à prendre en compte… mais heureusement, aussi : plein de jolies personnes à découvrir ! On a quand-même eu le droit à une visite du grand Hugo Stern, chef du SEnOF (Service de l’Enseignement obligatoire de la langue Française) et de l’inspecteur de l’arrondissement, pour venir nous écouter sur les défis d’enseigner dans ces conditions. L’effectif élevé d’élèves étant une chose, mais le nombre ahurissant d’élèves à (grandes…) difficultés, une autre ! Ouf, l’ouverture d’une nouvelle classe pour l’année prochaine nous a été accordée. Et si j’ai tenu le coup à l’école, cette année, c’est en grande partie grâce à la super collaboration avec mes collègues en OR ! On forme une équipe de choc !

 

4. La gale, la gale, la GALERE !!! Toi aussi, tu classais la gale plutôt dans les maladies moyenâgeuses ? Bienvenu dans le club. Alors tu imagines ma surprise, quand la pédiatre m’a répondu avec un air dubitatif : « ah non, Madame… ça, c’est pas des boutons de moustique. Ça, c’est la gale ! » J’avais bien remarqué que 2 de mes enfants avaient des drôles de « piqûres » sur le torse. J’avais simplement cru qu’ils s’étaient fait dévorer, comme ça arrive chaque été. Là, c’était en novembre. C’était tout de même un peu étrange… Quand ça a commencé à ME gratter, j’ai flippé – d’où mon passage en urgence chez la pédiatre avec l’un de mes loulous, jour J du fameux diagnostique.

Par contre, ne me demande pas OÙ est-ce qu’on aurait pu l’attraper, parce que j’en ai aucune idée ! En plus, ça prend entre 5 et 7 semaines d’incubation : vas-y pour retracer les contacts (même rapprochés) que chacun de tes enfants aurait pu avoir ! Le fait est que cette sale gale s’est installée chez nous, et qu’après des semaines et des semaines de lessives vertigineuses et de planquages de doudous, de tapis, de coussins de canapés, de couvertures et j’en passe, à la cave, dans des sacs fermés, cette saloperie continuait à refaire surface… (Vous n’imaginez même pas ma panique, toujours actuelle, quand un de mes enfants me dit : « J’ai quelque chose qui me gratte. ») Heureusement, on a fini par avoir l’avis de l’infirmière de l’ORS (organisme qui s’occupe des réfugiés – j’y reviens, dans un instant) qui nous a informés gentiment que la fameuse pommade de la pédiatre était très bien, certes, mais qu’il fallait accompagner ce traitement par l’ivermectine, qu’on prend par voie orale. Ah ben voilà ! Fallait nous le dire plus tôt ! En 2 temps 3 mouvements, cette gale est repartie de notre foyer aussi rapidement qu’elle s’y était installée (3 mois auparavant). Ce que je retiens de cet épisode, c’est l’espèce de honte qui accompagne ce fléau. Tu t’es déjà entendu dire : « C’est bon ! J’ai pas la gale ?! » Sauf que là, en fait, si. Tu l’as. Et tu ne peux pas en vouloir aux gens, de faire un pas en arrière, dès qu’ils le savent ! Je retiens également les heures et les heures de boulot engendrées par ces lessives excessives. Le découragement, à chaque fois qu’on se disait : « C’est reparti pour un tour… ». Ma conclusion de tout ça, c’est que la gale est une maladie qui s’attaque directement aux NERFS !!! Et pas sûr que ça soit uniquement au sens figuré…

 

5. ORS, parlons-en : Jérémie a accepté un poste à 70% comme responsable de foyer pour requérants d’asile, à Fribourg, depuis le 1er février. (Non non, la gale, ce n’était pas de là ! Il s’agissait peut-être d’une sorte d’épreuve préparatoire, qui sait ?) En tout cas, sacré choc culturel pour mon homme, après ses 9 ans dans l’hôtellerie ! (D’ailleurs, il a gardé son poste à l’Ecole Hôtelière de Montreux, à 30% encore.) J’avoue que les mois de février, mars, avril ont été chauds chauds, en termes de remises en question, mari sur les rotules qui devait jongler entre 2 postes en pleine transition, insomnies, craintes face à la violence rencontrée à sa nouvelle place de travail, etc. Le tout s’est calmé depuis, les quelques personnes qui causaient le plus de remous ont soit été déplacés vers d’autres foyers, soit mis en prison. Le taux de stress est également descendu à la maison, alors que Jérémie continue de trouver ses marques dans ce nouveau milieu, avec cette population aussi intéressante qu’attachante.

 

6. Pour se remettre un peu de cette période stressante, on a booké des vacances à Center Parc en Allemagne pour Pâques. Avant de partir, Jérémie me lance : « La seule chose que je vise pour ces vacances, c’est PAS DE STRESS ! ». Il a été servi, et au-delà de ses attentes ! Le jour même, on est tombés en panne sur une bretelle d’autoroute près de Strasbourg, et on a pu attendre non moins de 4 HEURES avant qu’une dépanneuse daigne venir nous remorquer… Tout ça, pour une question de TCS et de police qui se renvoyaient la balle parce que pour les uns, il s’agissait déjà de l’auto-route, pour les autres non, etc. En termes de “no stress”, on a eu notre dose.

Heureusement qu’il y a eu un ange tombé du ciel, un certain Maurice, qui a ralenti, pour savoir s’il pouvait nous aider d’une quelconque manière. On lui a répondu que non, mais que c’était gentil à lui d’avoir proposé. 20 minutes plus tard, le re-voilà, avec une boîte remplie de délicieuses pâtisseries alsaciennes, rien que pour nous ! Il a ensuite insisté pour attendre encore avec nous, jusqu’à ce que les secours arrivent. (Encore plus d’une heure, quand-même !) Des gens comme Maurice, ils font REELLEMENT la différence. Je m’en souviendrai toute ma vie.

 

7. Ensuite, un point que je vais juste mentionner sans pouvoir l’expliciter en détail : nous avons gagné 5 nouveaux neveux et nièces dans la famille ! Ils sont arrivés le 1er avril, et il ne s’agit nullement de poissons ! Pour une question de protection de vie privée, je n’en dirai pas davantage pour l’instant. Mais ne pas les mentionner n’aurait pas reflété un tableau complet de mon année incroyable écoulée… Et promis, un jour, je t’en dirai plus !

 

8. Cervin, Toblerone, Matterhorn : eh oui ! Nous avons été à Zermatt, afin que je puisse rattraper un certain retard patriotique… En effet, je culpabilisais un peu, d’avoir été aux quatre coins du monde, d’avoir traversé le Golden Gate, vu les chutes du Niagara, navigué en pirogue sur le Mekong, savouré les plages paradisiaques de Nouvelle-Zélande, admiré les éléphants au Laos, sans parler de tous les pays d’Afrique que j’ai eu la chance de visiter - mais de n’avoir jamais, ô grand jamais, été voir le fameux pic suisse qu’on voit sur toutes les cartes postales de Suisse. Eh bien, on s’y est rendus : on a pris des jours joker pour les enfants, Jérémie a pris congé, on a fait 2h30 de route pour l’aller, plus 1h de train pour monter depuis Zermatt (même nombre d’heures pour le retour, évidemment) – mais PAS DE CERVIN EN VUE ! La journée était pourtant assez ensoleillée, mais ce c*** n’a pas été foutu de sortir la tête des nuages (ni aucune autre partie de son corps, d’ailleurs) ! On est repartis bredouilles… en rigolant quand-même un peu de cette « sortie ratée ». Heureusement qu’on a pu acheter des cartes postales au moins. 

 

9. Un autre évènement qui nous a changé la vie, cette année, c’était l’adoption d’un petit chaton abandonné. Un vrai petit minou de ferme, avec un poids de plume, et une queue en panache, qui devait avoir 5 semaines tout au plus, selon le vétérinaire. De quoi tomber chamoureux ! C’était le cadeau promis pour les 9 ans de Sophie. Cadeau qui s’est miraculeusement multiplié à peine 10 mois plus tard, puisque Gypsy nous a pondu 4 merveilleux petits chatons ! 2 mâles, 2 femelles. L’équilibre familial était maintenu. Ces jours, on est déjà en train de leur dire au revoir, non pas sans pincement au cœur. Ces petites boules de poils nous ont apporté énormément de joie durant les dernières semaines. Nous sommes confiants qu’ils continueront d’en apporter à leurs nouveaux propriétaires.

 

10. Last but not least : Mercy Ships ! Ce dernier point m’amène à quitter du regard le rétroviseur, pour fixer la route devant moi. En effet, nous sommes en plein processus d’admission pour rejoindre une œuvre humanitaire à partir de l’été 2024. Il s’agit des bateaux « Mercy Ships », véritables « navires-hôpitaux » qui apportent des soins chirurgicaux aux plus démunis. Ce rêve a pris racine depuis quelques mois dans nos cœurs et c’est avec beaucoup d’émotion que nous avons décidé, tous les membres de la petite troupe, de nous lancer dans cette aventure qui durera 2 ans (durée minimale pour les familles à bord).

Pour te donner un chiffre qui m’a marquée : il y a 1 million de personnes dans le monde qui meurent chaque année du paludisme. 17 millions meurent pour cause de non-accès à des soins chirurgicaux ! Mercy Ships intervient autant pour les urgences (opérations orthopédiques, gynécologiques, ophtalmologiques et dentaires) que pour le développement durable, en formant du personnel local et en mettant sur pied des salles d’opérations dans les capitales. Une mission dure généralement 10 mois dans un même port.  

Pourtant, nous ne sommes pas dans le milieu médical : qu’allons-nous bien pouvoir faire sur ce bateau ? Eh bien, l’expérience que Jérémie a acquise dans le milieu de l’école hôtelière semble très appréciée à bord. Il a donc postulé pour « hospitality service manager ». Au vu du dernier entretien, tout semble se dérouler positivement, étant donné qu’ils auraient voulu nous engager direct pour le mois de janvier 2024. Nous avons poliment refusé en précisant qu’il est important pour nous de terminer l’année scolaire ici (autant pour les enfants que pour moi) !

Quant à la scolarité des enfants, il y a une école reconnue sur le bateau. Ils devront donc se mettre à l’anglais…

De mon côté, je sortirai d’une formation de 10 mois en « accompagnement spirituel », sous la direction de Lytta Basset ! (Je me réjouis tellement d’apprendre de cette femme que j’admire profondément.) Je pourrais m’imaginer mettre mes compétences de coach au service des gens à bord. Ou peut-être que je vais pouvoir servir de traductrice anglais-français. Ou encore de « French teacher », voire d’enseignante tout court. Tout est encore ouvert – je verrai sur place, une fois que les enfants seront un peu rôdés dans leurs classes respectives.

La perspective de quitter nos sécurités et tout ce qu’on connaît ici, pour une aussi longue période, s’accompagne évidemment aussi de stress intérieur.

Je me pose mille et une questions, sur comment on va survivre, dans une cabine à 6 (!?!), dans un environnement d’hôpital où tout est stérile (aucun animal à bord… nous, qui sommes fans d’animaux ! huhuuuu !), où l’on n’a pas le droit de se promener en tongs pour des raisons de sécurité (moi qui vis en tongs de mars à octobre…), etc. Une autre préoccupation que j’ai : comment je vais bien pouvoir me ressourcer en nature, dans un espèce de navire géant, amarré dans un port de capitale ? Même si je peux sortir du bateau, il me faudra un taxi pour m’emmener dans un joli coin, j’imagine ? Et les dangers, dans tout ça… ?

Quant aux enfants : est-ce qu’ils trouveront vraiment de quoi s’occuper sur ce bateau, sachant qu’on n’aura pas d’espaces de rangements pour embarquer beaucoup de jeux ? Pas de ludothèque à bord, pas de forêt tout prêt, et la piscine… comment dire ? Il y aura environ 1000 personnes à bord, et la piscine ne fait pas plus que 10m sur 5…

Ensuite, je me demande aussi comment je vais occuper mon temps, si je n’ai plus de courses et de repas à gérer – et comment je vais me ré-adapter à notre retour, après deux années entières où j’ai pu mettre les pieds sous la table sans me soucier du menu ? Bref : pour quelqu’un qui se considère assez “carpe diem”, je ne vis pas autant dans le présent que ça, au final…

Mais une parole prononcée par notre ami Pascal, au début de nos démarches, me revient régulièrement en tête dans ces moments : « ça sent bon la joie, ce projet ! » Cette phrase toute simple résonne fortement en moi. Il suffit que j’y repense pour arriver à mettre mes craintes un peu en sourdine, et à me fier à mon odorat. Effectivement, Mercy Ships, ça sent bon la joie !

 A toi, cher lecteur, chère lectrice : un immense MERCI d’avoir pris le temps de lire tout ce pavé ! Si tu me disais un peu ce qui se trame dans la tienne, de vie ? Est-ce qu’il y a aussi quelque chose qui sent bon la joie, pour toi en ce moment ?

L'année où j'ai jeûné du jeûne

Nous sommes mercredi 15 février, je n’entends rien d’autre qu’un chat qui ronflote quelque part et la grande horloge qui m’annonce avec chaque tic-tac que mon temps est compté. Dehors, il fait nuit, ce qui met parfaitement en valeur le joli croissant de lune à l’horizon.

Je me sens privilégiée de pouvoir t’écrire aujourd’hui. Non pas au sujet de la St-Valentin (mais si ça t’intéresse : on l’a passée à regarder un match de foot ! Bayern contre PSG – quand-même, Jérémie ne pouvait pas louper ça ! :-) Mais aucun problème pour moi : on se rattrape en allant au restaurant ce soir !)

Pile dans une semaine, nous fêterons mercredi des cendres, ce fameux mercredi 47 jours avant Pâques, qui marque le début du carême. Ceci me rappelle qu’il y a un an précisément, j’avais pris une décision un peu particulière : et si je jeûnais du jeûne ?

Il faut savoir que même si je ne suis pas catholique, le fait de me priver d’une chose ou l’autre durant ces 40 jours a souvent fait partie de ma vie. J’aime cette période où on se pose la question : de quoi vais-je me passer cette année ? De douceurs en général, de boissons sucrées, de chocolat, voire carrément de repas entiers ? Ou encore, de réseaux sociaux, de Netflix, de séries ? J’ai un petit sourire en coin en me rappelant mon amie Eugénie qui habitait au 4e étage de son immeuble et qui avait décidé de se passer de l’ascenseur durant 40 jours ! Pas facile à tenir, surtout quand on a juste oublié quelque chose en-haut, et qu’on est déjà en retard pour l’école…

Alors voilà : il y a un an, j’ai décidé d’essayer de ne jeûner de rien du tout ! Mais ce qu’il faut savoir, avant ça, c’est que cela faisait depuis notre voyage autour du globe (2018) que j’appliquais une discipline plutôt rigoureuse. Ayant appris au détour d’une conversation avec mon frère (Christian) qu’il jeûnait un jour par semaine, j’avais décidé d’en faire autant. Mes enfants savaient ainsi que le mardi, ils n’avaient pas besoin de me mettre une assiette lorsqu’ils mettaient la table. Je pratiquais aussi 5 jours par semaine le jeûne intermittent – ce qui consistait dans mon cas à ne rien manger le matin, jusqu’à midi. Et ceci, durant 4 ans, plus ou moins sans exception.

Du coup, il est peut-être compréhensible qu’en 2022, lorsque je me posais sincèrement la question : « de quoi vais-je bien pouvoir jeûner durant 40 jours ? », je me sois dit : « Tiens ! Si je jeûnais du jeûne, pour une fois ? ». Mais pour réellement voir si cela allait me manquer, je ne ferais pas uniquement 40 jours, mais une année entière !

Et me voilà arrivée au terme de cette expérience. J’avoue qu’il y eu des moments délicieux – ces instants où je me disais à chaque fois : « Ah, mais c’est bon, en fait ! Je peux manger ! Même le matin – wow… ».

Ou celui où mon mari faisait « janvier blanc », mais où je me tenais avec une discipline de fer au fait de ne PAS jeûner… C’était assez jouissif, j’avoue, de savourer mon petit verre de blanc, avec la fondue, face à mon homme qui crevait d’envie de faire « santé » ! ;-)

Le côté moins agréable, c’est peut-être la sensation d’avoir un peu perdu le sens de la maîtrise de moi. Comme si à un petit enfant, au magasin, on disait toujours « oui oui », je me sens un peu « pourrie-gâtée » par moi-même. Cela se fait aussi sentir quand je monte sur une balance (je n’y monte pas souvent, mais il me semble quand-même qu’elle affiche 1 ou 2 (voire 3 ?) kg de plus que l’année dernière…).

La conclusion de tout ça, c’est que je suis reconnaissante d’avoir fait l’expérience qu’il était bien sûr possible de ne se priver de rien, et de simplement vivre comme bon me semble, sans réfléchir. Que l’attachement au jeûne ne doit pas constituer un dogme en soi. Mais honnêtement, je me réjouis de mettre un terme à cette année où je me suis privée du manque. Car qui dit manque, dit aussi « joie des retrouvailles ». Il n’y a rien de plus délicieux que de rompre un jeûne, après une période de privation. Et mis à part ce moment-là, il y a aussi de la joie durant le manque, à me dire que je suis en train de muscler des parties invisibles de mon être.

Comme si la faiblesse physique renforçait quelque part mon cœur et mon âme. Je me recentre sur ce qu’il y a d’essentiel et me rappelle que « l’homme ne vivra pas de pain seulement ». Je me rends compte de ma vulnérabilité et de mon besoin de connexion profonde avec Celui qui donne la vie.

 Il y a aussi une part noble dans cet acte, lié à la solidarité. Wikipédia parle du jeûne de façon suivante :

 « Le jeûne ne prend pas toujours la forme de privation de nourriture, mais peut être plus large. Diminuer ou se priver représente un chemin de détachement et d'humilité qui permet de mieux prendre conscience de ce que tant d'êtres humains sur Terre vivent au quotidien, et de rester dans une attitude d'accueil : que le prochain en difficulté ne nous soit pas étranger. »

 

Enfin, sur une note moins philosophique, je trouve qu’il y a quelque chose de mentalement très déchargeant, les jours de jeûne. Je ne dois plus me poser la question : que vais-je bien pouvoir me faire à manger aujourd’hui ? C’est comme appuyer sur « pause », dans cette course effrénée du quotidien. (Quant aux enfants, c’est relativement simple de leur préparer une fois par semaine un repas vite-fait bien-fait, que je n’aurais pas autrement plaisir à avaler…)

 Cette année, je ne sais pas encore de quoi je vais jeûner. (Peut-être de matchs de foot ? :-)) Il me reste encore une semaine pour le décider. Mais je me réjouis de replonger dans cette belle hygiène de vie, et de me préparer concrètement à l’arrivée de Pâques, et à la joie de la résurrection – le triomphe final de la Vie qui surgit et resurgit toujours.

 Et toi ? De quoi aurais-tu envie de jeûner durant 40 jours ?

Infidélité...

« Alors, tu as été visiter les pyramides ? » Cette question, on me l’a posée plusieurs fois, après mon voyage en Egypte. Hélas, non. Avec 5 jours top-chrono sur place, j’ai tout juste eu le temps de me concentrer sur mon brevet de plongée. En revanche, à défaut d’admirer les tombeaux des pharaons, j’ai pu admirer de près à quoi aurait pu ressembler le tombeau de notre belle histoire d’amour, avec Jérémie. Ou du moins, le tombeau de la fidélité qu’on s’est jurée mutuellement devant l’autel.

Avant de partir, plusieurs personnes (un peu inquiètes, sans doute) m’ont mise en garde contre les hommes de “ces pays”. Mon oncle en particulier, qui a un peu joué le rôle de mon Papa, m’a soumis avec beaucoup d’insistance de n’accorder ma confiance à personne, là-bas. Il ne croyait pas si bien dire… Je n’aurais pas pensé que je devais même me méfier de ma propre petite personne !

Il s’appelait Hossam. Il était beau, musclé. Sa peau, contrairement à la mienne, ressemblait plutôt à du chocolat noir. C’était mon prof de plongée.

Ça  faisait belle lurette que je n’avais plus senti ces papillons dans le ventre. Je ne pensais pas que ces sensations pouvaient un jour refaire surface. J’avais à nouveau 15 ans. C’était délicieux.

Quelques jours avant mon départ, j’avais montré « Coup de foudre à Notting Hill » à mes filles. Un de mes personnages préférés de ce film est Spike, le colocataire un peu atypique du héros. Il porte des t-shirts avec des slogans mythiques, dont un, où c’est écrit à l’avant : « You’re the most beautiful woman in the world » (« Tu es la plus belle femme du monde »), et au dos : « Fancy a Fuck ? » (que j’ai traduit à mes filles par « Envie de baiser ? » en espérant qu’elles comprennent plutôt : « Envie d’UN baiser ? »… ). Bref, en admirant les atouts physiques de mon prof de plongée, j’avais un petit sourire en coin en m’imaginant qu’il m’adresse cette courte phrase : « Fancy a fuck ? »

J’imagine qu’en lisant ça, tu te poses des questions quant à la qualité de ma relation avec Jérémie. Eh bien, figure-toi qu’on a tout ce dont un couple peut rêver ! Une belle intimité, une bonne communication, une confiance solide en l’autre, un grand respect, une complicité du tonnerre, beaucoup d’humour et une profonde affection l’un pour l’autre. Et malgré cela, je me suis découverte comme n’étant pas à l’abri d’une « envie d’ailleurs ».

J’ai lu une fois dans un article que les infidélités n’ont presque jamais un lien avec des manquements éventuels du partenaire. Le seul atout de la personne convoitée, c’est celui d’être « différent.e ». Je peux confirmer cela dans cette expérience : je suis amoureuse à 100% de mon homme, et ce qui m’a attirée vers cet autre homme, c’était les points sur lesquels il se distinguait de Jérémie. Il devait avoir la 50aine, il était très posé, parlait très peu, soutenait toujours mon regard (notamment sous l’eau, quand je sentais l’angoisse m’envahir). Il avait le rôle de l’instructeur, moi de l’élève.

Le soir de mon anniversaire, nous avons fait la plongée de nuit (je t’en avais parlé à la fin du dernier article, tu te souviens ?). Par un concours de circonstances, nous n’étions finalement plus que les deux. Sous l’eau, je lui tenais le bras – ayant beaucoup trop peur de nager seule derrière lui, dans cette eau noire. J’avais froid, je frissonnais. De retour à la surface, après une plongée encore plus impressionnante que celles de jour, il m’a proposé d’aller boire un verre, pour fêter mon anniversaire. J’ai gentiment décliné l’offre et me suis rendue dans ma chambre.

Le lendemain, il me faisait un peu la tête, me disant que je n’avais pas confiance en lui. Qu’après 20 ans de carrière ici, je pensais bien qu’il n’allait pas risquer de tout détruire par un « faux pas » avec une cliente ?! Je lui ai répondu calmement que j’avais simplement décliné l’offre parce que j’étais une femme mariée. Et que je ne voulais rien faire que je n’aurais pas envie que mon mari fasse avec une autre femme. Cela impliquait d’aller boire un verre tard le soir.

Voilà. Le reste de l’histoire, c’est qu’on s’est dit au revoir, que j’ai écrit encore un très gentil commentaire sur TripAdviser, et que je suis rentrée (avec une superbe tourista…) auprès de mon homme. Je lui ai donné mon journal intime à lire (c’est radical – comme moyen de communication), nous avons eu quelques jours de discussions houleuses, puis tout est rentré dans l’ordre.

Esther Perel, une psychothérapeute belge que je trouve passionnante, parle beaucoup de cette question de l’infidélité, et notamment aussi de la manière de se reconstruire après, en tant que couple. Un journaliste lui a demandé dans une interview : « Est-ce que vous recommanderiez l’infidélité ? » Elle a pris un air très surpris, en répondant : « Est-ce que je la RECOMMANDERAIS ? Ce serait comme recommander un cancer à une personne… ».

 

Je termine cet article avec un souvenir qui me vient en tête à l’instant. Je n’avais pas prévu de le mentionner – mais je le trouve touchant. Lorsque mon Papa est décédé, en 2016, ma Maman m’a avoué qu’en regardant son corps inerte, sa première pensée avait été : « On a réussi. On a été fidèles l’un à l’autre jusqu’à ce que la mort nous sépare. Et ce n’est pas parce qu’on est femme de pasteur que les tentations n’existent pas… »

 

Une chose est sûre : d’avoir vécu cet épisode en Egypte, j’ai une nouvelle conception de la tentation. Et je comprends mieux les gens qui n’y résistent pas…

P.S. : en bonus, voilà le lien vers la conférence TED de cette Esther Perel. Son thème : Le secret du désir dans une relation durable. (En anglais)

40 ans, Sharm-el-Sheik ou comment je m'appelle

Bon, tu l’auras deviné : je ne savais pas quoi choisir parmi ces 3 idées, pour le titre, alors j’ai mis les 3 dedans ! Et oui, je suis à Sharm-el-Sheik, je fête mes 40 ans, et je veux te parler aujourd’hui de comment je m’appelle.

Mais avant de plonger dans le vif du sujet, voici quelques explications : je rêvais d’aller seule à New-York pour passer ce grand cap, mais pour une histoire de vaccin et tralala j’ai fini par laisser tomber l’idée, en me disant que je pouvais très bien y aller plus tard, une fois que le Covid sera loin derrière !

Du coup, il a fallu trouver un nouveau rêve, et ça n’a pas été très difficile : moi qui adore l’eau, la mer, la plage, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour tester la plongée sous-marine ! Alors voilà : pour mon anniversaire des 40 ans, Jérémie m’offre cette escapade à la Mer Rouge, pendant que lui conjugue travail, garde des enfants, et un week-end de Pentecôte en plus avec notre enfant d’accueil, Silvan. Si ça ne s’appelle pas « être ma meilleure moitié », ça ?? (Entre nous, je dirais plutôt qu’il est « mes meilleurs trois quarts »…) 

 

Alors voilà : je suis arrivée ici, toute seule, dans ma chambre d’hôtel à 2h du matin cette nuit, après 17 heures de trajet. J’étais explosée, mais quand-même encore assez en forme pour m’attaquer avec vigueur au gros cafard qui m’accueillait à la salle de bain… J’étais reconnaissante pour mon expérience en la matière, ayant vécu une partie de ma vie en Afrique. (Avec la tong, c’est une affaire vite réglée, si ça peut t’être utile un jour !) :-)

 J’ai commencé mes cours de plongée cet après-midi (juste dans la piscine, pour l’instant), et quand mon instructeur a su que j’étais suisse, il m’a regardé de haut en bas, a comparé ma couleur de peau avec celle, bien bazanée, des 2 autres participants, et a décidé en une fraction de seconde de mon surnom : “white chocolate”. Merci.

(Ceci dit en passant, c’est quand-même plus joli que ce qu’on dit chez nous : “blanc comme une merde de laitier”…)

Mais alors, cette histoire de comment je m’appelle. Tu dois te demander où je veux en venir, puisque tu sais très bien, toi, que je m’appelle Salomé. J’ai commencé à tourner ces mots dans ma tête un jour, sous la douche, quand je me disais que ce projet de partir seule, quelques jours, ça me fera le plus grand bien. En effet, il y a des moments, dans ma course effrénée du quotidien, où je ne sais plus comment je m’appelle.

Et là, la bizarredise de la chose m’a sauté aux yeux. La langue française a cette particularité de formuler cette phrase de manière bien intrigante, si l’on y réfléchit. Parce que, au fond, ce n’est pas MOI qui m’appelle toute seule par mon prénom. Celui-ci, d’abord, ce sont mes parents, qui l’ont choisi. Et ensuite, eh bien c’est assez rare que j’ai besoin de « m’appeler », vu qu’en général, je me trouve à l’endroit où je suis. (Si je pouvais coller un émoji, ici, je mettrais celui qui se gratte le menton, en se posant des questions…)

Mais sérieusement : si on y pense, dans d’autres langues, on formule ça tout différemment : « my name is … » ou  bien «ich heisse … ». En chinois, si mes souvenirs sont bons, on disait quelque chose qui signifiait « je suis … ». Il n’y a qu’en français qu’on utilise cette tournure étrange « je m’appelle …».

Il est facile de dresser la liste des différents noms par lesquels les gens nous appellent, à commencer, effectivement par notre prénom. En plus de celui-ci, se collent certainement encore des noms liés à nos différents rôles. Je suis par exemple souvent appelée « maman », ou encore «le Cœur », à la maison. A l’école, je suis celle qui répond au mot « maîtresse ». Et vous ajoutez à ça encore les différents surnoms que différentes personnes vous donnent.
Là où je veux en venir, aujourd’hui, c’est sur « comment JE M’appelle »… Plus difficile, hein ?

Il y a tout de suite une petite série de noms moins sympathiques qui me viennent à l’esprit. Par exemple, je m’appelle intérieurement parfois « la paresseuse » (oui, je fais quasiment tous les jours une sieste – et une loooongue souvent !). Ou parfois, « la tendue » (quand j’amène une ambiance particulièrement chiante (pardon du terme) à la maison, quand je ne supporte pas le moindre bruit ou que je fais des reproches à tout va).

Un autre de mes favoris, c’est « celle qui casse les rêves » (quand j’ai révélé celui-là à ma sœur elle avait l’air drôlement surprise : « quoi ?? toi ??  mais t’es toujours si encourageante ! » Eh bien, mesdames et messieurs, je ne sais pas si c’est quelque chose qui vous arrive aussi, mais il semblerait que je souffre du syndrome de « plus je suis généreuse et enthousiaste à l’extérieur, plus je suis suffocante et négative à l’intérieur, avec ceux qui me sont le plus proches, et que j’aime le plus au monde ! ».

Tu veux un exemple ? Sophie (8 ans) me chante une chanson qui s’appelle « Un jour, j’irai à Tahiti ». Elle me regarde, des étoiles plein les yeux, et me dit : « Maman, cette chanson, ça me donne trop envie de voyager ! » Et moi, sans réfléchir, qu’est-ce que je lui réponds du tac au tac ? « Eh bien pour ça, tu ferais mieux d’ apprendre déjà à manger un peu d’autres plats, au lieu de faire la grimace à chaque fois que je cuisine autre chose que des pâtes ou de la pizza ! » …

Un autre nom que je me donne encore, c’est “la bordélique” ou « la mal organisée ». Et celui-ci tombe sur un terrain très fragile, quand ça vient chatouiller ma crainte sous-jacente mais quasi-permanente de finir, un jour, peut-être avec une démence. Je n’en ai jamais parlé ici, encore, mais au cas où tu ne le saurais pas, j’ai eu la probabilité très minime d’avoir mes DEUX parents qui ont attrapé la maladie d’Alzheimer (ma maman souffre plus précisément d’une démence à corps de Levy). Double-combo, comme diraient les Inconnus…  Du coup, à la moindre maladresse de mon cerveau (au moindre oubli, au moindre blanc, à chaque fois que ma langue fourche, à chacune des nombreuses défaillances de mon sens de l’orientation (!!!), ou encore, au moindre couac dans l’agenda), je me dis tout de suite : « Oh non…. Pas ça !!! Pitié !!! ».

 

Pour mes 40 ans, j’avais envie de me faire un cadeau particulier (oui, en PLUS du brevet de plongée et des vacances de rêve en Egypte !). J’avais envie de collectionner plein de nouveaux noms que je me donnerai, et par lesquels j’aurai l’occasion de M’APPELER, en douceur, quand ces vieux noms voudront remonter à la surface et égratigner mon estime de moi.

Pour ça, je me suis fait une liste, dans ma tête, avec tous les petits noms GENTILS qui me collent si bien. Parmi eux, il y a par exemple « la rigolote », “celle qui sait écouter”, « l’authentique », « celle qui amène une bonne ambiance », « celle qui pense aux autres », « l’originale », etc. Et parmi toute cette liste de noms, celui que j’ai retenu pour fêter dignement ce cap des 40 ans, c’est, tadaaaam : « Celle qui est aimée », ou, exprimé de façon un peu plus romantique :

« La Bien-Aimée ».

J’aime bien. ;-)

S’il devait y avoir une phrase qui reflète la colonne vertébrale de ma vie sur terre, ce serait une formule un peu à la Descartes (« Je pense, donc je suis. »), mais à ma sauce :

« Je suis aimée, donc j’aime. »

Tiens, ça me donne une idée pour ma pierre tombale. Je crois que je choisirais un épitaphe en allemand :  “Hat, und wurde geliebt.” (ça sonne moins bien traduit en français, mais ça signifie : “A été, et a aimé(e)”

Et toi, cher lecteur, chère lectrice : comment TU T’appelles ?

 Je serais ravie de savoir que mon texte t’a amené-e à réfléchir au(x) nom(s) que tu voudrais te donner à toi-même ! Et si tu es d’accord de me le(s) partager (soit en privé, soit en commentaire ci-dessous), je serais plus qu’enchantée !

Je crois que j’ai besoin de préciser une chose ici.

Je dis que je suis aimée, et je suis consciente que j’ai une chance énorme de ressentir ça. Probablement que ça a avoir avec l’enfance heureuse que j’ai eu la grâce d’avoir, aussi avec le fait que je suis la 4e dans ma fratrie, et que mes frères et sœur étaient comme un prolongement de mes parents, remplis d’amour,  pour moi.

D’autre part, bien sûr, ça me vient aussi de ma confiance ancrée et profonde qu’il y a un Dieu qui aime absolument chacune de Ses créatures, comme si elle était son unique souci. J’aime beaucoup cette affirmation du Christ (Celui qui est venu “pour nous révéler le Père”) quand il dit à son Père céleste :

« Avant la création du monde, Tu m’aimais. »

Alors, ce que mes mots essaient de te dire, c’est que toi aussi, tu t’appelles « Bien-Aimé » ou « Bien-Aimée » - parce que c’est le nom que notre Père céleste te donne (moi j’y crois ! ;-)).

En guise de cadeau de fin d’article, pour te remercier de m’avoir lue, voici un petit clip avec des magnifiques paroles à méditer, sur ce sujet : « You say », de Lauren Daigle.

Sur ce, je te laisse, et je vais cette fois me concentrer sur ce pourquoi je suis venue à Sharm-el-Sheik : mon baptême de plongée ! A moi, les myriades de couleurs, sous forme de poissons, de coraux et de mille autres curiosités sous-marines ! La vie est belle.

 

Signé : La Bien-Aimée (ou : White Chocolate)

PS : j’avais rédigé cet article il y a 3 jours, à mon arrivée. Depuis, j’ai déjà presque mon brevet en poche ! ça a été une des choses les plus passionnantes, mais aussi des plus difficiles que j’ai jamais faite… Mais pour couronner le tout, je me suis inscrite pour un “night dive” ce soir (moi qui meurs de trouille dans de l’eau noire… on verra ce que ça donne !) Ah, et entre temps, mon instructeur m’appelle plutôt “pink chocolate”.. Aïe ! ;-)

PS 2 : n’oublie pas de m’écrire comment TU T’appelles !

Une histoire de dent de sagesse, de bateau loupé et de stalagmite…

Je vais chez le dentiste cet après-midi à Evian – pour une histoire de dent de sagesse, et surtout, de couronne (eh oui, c’est quand-même pas négligeable, la différence de prix, pour ce genre d’intervention…). Quand je me suis rappelée ce qu’il m’est arrivé lors de ma dernière visite, j’ai eu envie de le mettre par écrit, pour ne pas l’oublier. Et là, je me suis dit qu’au lieu de l’écrire pour moi, j’avais envie de le partager avec toi – histoire de te faire sourire un peu aujourd’hui. Donc voici un texte qui n’a rien à voir avec le couple, ni avec le coaching, ni avec une quelconque leçon de sagesse à donner. Mais un peu de légèreté fait toujours du bien, non ?

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Alors voilà : c’était le 12 janvier dernier, j’avais organisé depuis longtemps le déroulement de chaque évènement de cette journée, à savoir caser les filles après l’école (chez 2 amies différentes : l’une qui prenait en charge jusqu’au souper, l’autre qui allait les chercher pour la 2e tranche horaire, jusqu’à 20h), caser les garçons (et leur père ;-)) chez mes beaux-parents qui habitent Lausanne, prendre le bateau pour traverser le lac, etc. Pour une pose de couronne, ça en valait bien la peine. J’avais même prévu un équipement de guerre : vu qu’après mon intervention chez le dentiste, j’allais devoir attendre 2 heures le prochain bateau, j’avais enfilé mes pantalons de ski, mes moon-boots, veste de snowboard, gants, snood, bonnet, la totale. En me voyant arriver, le dentiste a éclaté de rire, en faisant bien remarquer à son assistante que « la suisse, là, elle était drôlement bien équipée pour aller skier »… hmmmm.

Et là, monsieur le chirurgien maxillo facial m’arrache la dent de sagesse en dix minutes (et encore), et me donne le prochain rendez-vous pour faire l’empreinte pour la couronne. J’ai protesté, j’ai dit que je croyais qu’on la faisait aujourd’hui, cette empreinte, il a dit que non, on avait bien dit qu’il fallait attendre le mois de mars pour cette étape, qu’il ne pouvait pas faire ça déjà aujourd’hui, etc. Super. Donc je devrai attendre 3 heures, et non pas 2, avant de resauter dans le bateau.

Je leur demande quand-même si je peux rester encore un peu à la salle d’attente, histoire de terminer mon roman au chaud. Possible, oui, mais juste 10 minutes, à cause des prochains clients, du COVID etc.

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Je sors, je fais le bord du lac, j’admire les figures en bois flottant (j’adore flâner sans être pressée – donc pas un souci pour moi), je commence à ressentir le froid, je fais toutes les boutiques possibles et imaginables pour me réchauffer. Je regarde avec envie les petits restaurants et bars fermés. Je fais passer le temps comme je peux (sans mon natel, n’est-ce pas, vu que j’ai coupé les données à l’étranger). Je commence à VRAIMENT ressentir le froid – malgré mon équipement d’astronaute. Je me rappelle que je ne peux pas boire du chaud – extraction dent de sagesse. Je me contente de ma bouteille d’eau FROIDE. Je marche, je marche, je marche. Est-ce que j’ai déjà mentionné que les restaurants et les bars étaient FERMES ?!?

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L’heure avance, je me dirige vers le débarcadère, je vois le bateau qui est encore à environ 500 m sur le lac, il me reste 15 min, je m’offre 5 huîtres dans un joli cabanon en bois en face de la route (ça me réchauffe le cœur : les huîtres, ça met toujours une touche de Noël, de Mr. Bean ou de Pretty Woman, je trouve). Et là, comme une grande, je m’apprête à sauter dans le bateau pour clore ma jolie escapade à Evian. Sauf que le bateau, maintenant, il se trouve à …. ??? Je ne le vois même plus !!! QUOIOIOI ??? Eh oui… j’avais mal lu les horaires, il partait à 18h, et non à 18h15 !!! Prochain bateau, 19h15. La honte, la honte, la honte… Jérémie va me tuer… Je l’appelle, peu fière – il bredouille quelque chose de la tempête de neige de leur côté du lac – qu’il allait devoir faire des mains et des pieds pour réussir à monter la pente devant chez ses parents (sans chaînes, bien sûr). Bref, il avait son lot de défis devant lui pour l’occuper encore une heure. Heureusement..

Pendant ce temps, je commençais à VRAIMENT VRAIMENT ressentir le froid. Quelques exercices de gym dans l’abri du débarcadère m’ont certainement sauvé la vie !

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Une heure et quart plus tard, je me suis affalée dans un bateau bien chauffé (ouf !) et complètement vide - contraste intéressant avec les centaines de personnes qui venaient de débarquer du côté français. D’ailleurs même foule à mon arrivée à Lausanne : des centaines de personnes entassées qui attendent de monter sur ce même bateau. Je me sens privilégiée tout à coup de voyager dans ce sens et non dans l’autre. Tout mon respect aux frontaliers !

 De là, tout rentre dans l’ordre, je monte la ville en métro, je retrouve mes hommes, on rentre tant bien que mal sur les 10 cm de neige accumulée sur la route, on va chercher nos filles qui ont dû finalement commencer leur nuit chez nos amis – et on se retrouve chez nous à 22h. Tout ça, pour une dent de sagesse arrachée – et 40 francs de « gagnés ». Pas de commentaire.

N’empêche, heureusement qu’elle était équipée comme pour aller au ski, « la suisse, là » ! Sinon, à côté de l’exposition du bois flottant, à Evian, on aurait pu admirer depuis ce jour-là, une jolie stalagmite en forme de … moi !

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Et au cas où tu te poserais la question : non, je ne prendrai pas le bateau aujourd’hui, pour me rendre chez ce dentiste. J’irai en voiture, toute seule, en 45 min aller, 45 min retour, top chrono !

On apprend des ses erreurs… :-)

 

 

Love Stories (4)

Je suis assise sur une terrasse, je sirote une eau pétillante et je cherche mille et une raisons de ne pas me mettre à l’ouvrage… La procrastination, tu connais ?

Je viens de relire l’intégrale de ma démarche pour ce travail de recherche.  Celui qui m’avait amené à recevoir 40 magnifiques témoignages de couples. Leurs pépites d’or, ce qui fait « qu’ils sont QUI ils sont ». J’ai eu tellement de joie à lire et à publier ces histoires d’amour que je me sens toute nostalgique à présent. En effet, c’est une page qui se tourne :  il s’agit du dernier article de ce genre. C’est un peu comme quand je termine la lecture d’un bon livre :  j’ai toujours le cœur serré quand j’attaque le dernier chapitre…

Mais voilà : tout n’est pas terminé ! Heureusement qu’il y a encore 10 couples qui sont prêts à nous dévoiler ici leurs petits secrets, leurs manières à eux de se dire « je t’aime ». Alors sans plus tarder, je te laisse en leur délicieuse compagnie !



Daniela & Stéphane

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 « On a décidé une fois d’un signe entre nous, pour nous dire « je t’aime » mais sans paroles. On met ensemble notre pouce et notre annulaire (symbole pour l’alliance) – un peu comme le geste qu’on fait avec l’index et le pouce, pour dire « parfait ! » - et l’autre comprend le message d’amour. J’adore quand on arrive à s’envoyer ce message lors d’un évènement où il y a plein de monde, par ex. à un apéro où chacun parle de son côté avec des gens. Un petit regard, la main discrètement levée avec ce signe, et hop, on ressent la tendresse, même à l’autre bout de la pièce.

Ça nous arrive aussi de le pratiquer lorsqu’on est seul – par exemple au volant. Le simple fait de faire se toucher ces deux doigts nous connecte à notre sentiment amoureux pour l’autre. »

 

 

 Helma & Bram

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« Je lui apporte toujours un petit café au lit, une heure avant qu’on doive partir à quelque part. Cela lui permet d’émerger gentiment.
Lorsqu’on a un vol à prendre dans la matinée, je fais toujours en sorte de trouver un hôtel tout près de l’aéroport pour lui éviter de se lever au milieu de la nuit et de faire encore un long trajet en taxi (elle n’est vraiment pas du matin…).

J’aime bien lui préparer deux petits « Knäckebrot » au fromage pour son dîner – vu qu’elle ne déjeune jamais. Des fois, j’oublie de le faire – mais je me sens mal quand ça m’arrive.

De temps en temps, je lui mets une jolie carte avec son café du matin, au lit. De façon très irrégulière, mais toujours avec un petit message de « je t’aime, et j’apprécie ce que tu fais ». (J’ai toujours des belles cartes en réserve dans mon tiroir à la maison).

Lorsque ça m’arrive de voyager seul, je m’assure toujours qu’elle reçoive une jolie carte dans la boîte aux lettres de ma part. Je l’écris en général à l’aéroport, de façon à ce qu’elle la reçoive directement le lendemain.
On se tient souvent par la main – même quand nos grands enfants font semblant d’être un peu embarrassés par ce geste.

 

Helma ADORE me concocter des repas succulents – elle sait à quel point j’aime manger ! Elle regarde toujours si elle trouve de nouvelles recettes – qui sont faisables avec notre budget.

Elle a une manière de m’affirmer et de m’encourager, spécialement quand j’ai pris la parole en public, quand j’ai donné un enseignement, apporté une présentation, ou lorsque j’ai sorti un nouveau livre. Même lorsque j’ai été médiocre – mais ça, elle ne me le dira jamais, bien sûr J ).

C’est moi qui gère les courses à la maison, mais Helma m’accompagne toujours. C’est devenu notre « rendez-vous du vendredi ».

C’est elle qui gère mes bagages lorsque je voyage. Je suis tellement chaotique que j’oublierais la moitié des choses. Elle aime s’assurer que je ne manquerai de rien.

La dernière chose qui me vient, c’est qu’elle trouve toujours ce que j’ai perdu – sans aucune exception ! »

 

 

Caroline & Sam

 

« En ce qui nous concerne, on a décidé qu’on avait le droit de ne pas être d’accord, mais qu’on n’avait pas le droit de ne pas régler nos différends. Parfois, on diffère la résolution. Genre : demain, à midi, on en reparle.
Au début, je voulais toujours tout régler tout de suite, mais j’ai réalisé que ma femme avait besoin de plus de temps pour processer et qu’on réglait les choses plus profondément avec cette astuce… »

 

 

Sarah & Paul

 

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« Ce que j’apprécie énormément chez mon mari, c’est qu’il est à l’écoute de mes besoins et ne va pas attendre 1000 ans pour tenter d’y répondre. Par exemple, il a été tout d’accord de garder les filles un après-midi pendant que je faisais enfin un peu de shopping pour moi. J’ai mal au dos, il sera tout d’accord de me faire un massage ou de me laisser me reposer un moment sur le canapé. J’ai besoin de me reposer un peu après une journée chargée, il prendra volontiers le relai pour faire le repas, gérer les filles, ...
Un des petits gestes d’amour qu’il nous arrive de faire l’un pour l’autre : préparer le petit déj’ pour l’autre à son réveil avec parfois un petit mot doux, un smiley en balle de ping-pong laissé dans la tasse, des post-it en forme de cœur. C’est si cool de commencer ainsi la journée.
Tous les soirs, avant de nous endormir, je pose ma tête sur son épaule et on papote (un peu trop d’ailleurs) ce qui m’aide à apaiser ma nervosité et à faire un petit debriefing de la journée.
Parfois, on danse spontanément un slow en préparant le repas.
Il nous arrive de nous taquiner et de faire un petit combat pour exprimer notre agacement, mais aussi notre complicité !
On essaie de ne pas prendre de décision si l’un ou l’autre n’est pas convaincu par l’idée.
On a agendé de prier ensemble/lire la bible tous les dimanche soir à 21h. Ça n’est pas toujours simple, mais ça nous permet de garder un rythme et de fixer nos yeux sur l’essentiel.
On essaie de trouver des ballades dans les alentours qui nous changent de notre quotidien. Il n’est pas rare que mon mari m’entraîne, et nous entraine en tant que famille dans des sentiers inconnus où il faut traverser une rivière, longer un champ, imaginer un chemin dans les ronces. Ça fait du bien de goûter un peu à l’aventure, sans pour autant partir très loin !
Je lui achète parfois une petite attention dont je suis sûre qu’il sera content (une boîte de ragusa, du limoncello, des vermicelles).
Je lui ai parfois fait un calendrier de l’avent avec plein de petits mots ou de versets encourageants et personnalisés.
On se fait aussi des massages de la tête aux pieds à la lueur de la bougie.
On aime cuisiner ensemble.
Il nous arrive de nous refaire des petits « after », comme à l’époque. Du coup, on se boit un petit limoncello avant d’aller se coucher et on se rappelle le beau vieux temps ! ;-) »

 

 

 

 Véronique et Maxime

 

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« Notre petite spécialité à nous : les deux soirs du week-end, on couche les enfants tôt pour souper en tête-à-tête ! Le vendredi, en général, on se fait livrer qqch, et le samedi, c’est Maxime qui me concocte une surprise. Le seul hic : les enfants commencent à redescendre en général, pour voir ce qu’on mange… Et je les comprends ! (Heureusement que les plats de Maxime ne les intéressent pas : c’est bien trop sophistiqué pour eux ! Ahahaha…  Un jour, ils comprendront ce qu’ils manquent ! ;-) ) »

 

 

 


Jessica & Garrett

 

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« Une de nos priorités est de nous donner rendez-vous régulièrement (une fois par semaine, ou en tout cas une fois par mois). On s’est arrangés, en matière de temps et de baby-sitting, pour avoir au minimum un week-end en amoureux par année – à l’hôtel et sans enfants.

Depuis toujours, on arrive à bien connecter quand on est en voiture : on adore les road-trips ensemble – et découvrir de nouveaux paysages, des montagnes, etc.

Les crises qu’on a traversées nous ont poussé à faire au moins une lecture d’un livre en commun, ou alors une relation d’aide / séminaire pour couples par année.

On adore rire ensemble. On trouve toujours de quoi nous faire rire l’un l’autre – c’est notre moyen de survie !

Quand on arrive à avoir une longue conversation dans les canapés on aime bien se toucher / se masser les pieds. Ou quand l’un regarde la télé, l’autre lui fait un petit massage des épaules en passant. Pour les anniversaires (à chacun, mais aussi à notre anniversaire de mariage), on sort le grand jeu : on a instauré comme tradition qu’on s’offre une heure de « full body massage » ! »

 

 

Ronja & William

 

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« Ce qui fait la beauté de notre couple pour moi ? Trois choses qui me viennent en tête :

- On n'essaie de ne pas se faire de reproches. En tout cas on y travaille dur ! C’est un choix fait au début de notre mariage pour ma part et qui allait (va encore) complètement contre ma nature, tandis que c’est beaucoup plus naturel pour mon homme. Ça vient d’une prise de conscience que le reproche est une façon de communiquer dans le couple qui est un vrai tue-l’amour, pas utile et pas bon. Quand on fait des reproches, on y met des généralités injustes, notre fatigue, notre envie irréaliste que l’autre devine tous nos besoins et toutes nos attentes. Avec mon homme on essaie autant que possible de se dire les choses - oh oui ! - mais par sur le ton du reproche. Un pli à prendre mais c’est tellement bon pour l’ambiance du couple !

- On a l'esprit d'équipe pour tout ce qui est des tâches à la maison - on ne fonctionne pas tellement à la répartition des tâches strictes, on y va avec les forces de chacun, nos up and down, nos besoins de prendre l'air ou de débrancher, on prend soin de l'autre en faisant parfois plus et vice-versa. Le soir, mon homme assure un max en rentrant du travail. Il sait qu'en général après le souper, je suis HS. Il s'occupe des enfants de A à Z et parfois même du rangement du souper après si je suis encore sur mon Iphone à rêvasser ! Je prends le relais à d'autres moments, comme le matin où les réveils matinaux sont plus durs pour lui que pour moi. Je ne me dis pas : je me suis levée hier, c'est son tour. Non, on ne fait pas des calculs comme ça. On y va avec l'esprit d'équipe et pas de mathématiques :).

- On se fait des « home dating » et on adore ça ! Organiser des sorties resto, c'est du boulot et du budget. Régulièrement, on fait souper les enfants, on les couche et on se fait un bon petit souper à deux. Bonne bidoche et bon vin en général au menu. ;) Et y a personne qui doit conduire ! C'est toujours un temps génial et de qualité. »

 

 

 

Laurence et Lionel

 

 

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« Quand Lionel part quelques jours, je lui mets en général un petit post-it avec un mot doux, soit dans sa trousse de toilettes, soit dans son sac, ou une autre petite surprise cachée.

Quand c’est moi qui pars, souvent je fais la même chose dans le lit, pour qu’il ait une pensée pour moi avant de s’endormir !

Quand Lionel se couche avant moi (pas souvent, donc J ), il se met dans mon lit histoire que la place soit chaude quand j’arrive.

On est du style à se taquiner et à se faire croire n’importe quoi !

Quand je pars au travail et que je n’ai pas vu Lionel le matin, je lui envoie en général un petit message pour lui souhaiter une belle journée.

Quand je le sens stressé ou que je vois que quelque chose ne va pas, je l’envoie faire du sport (je le mets dehors, en fait ! ;-) ).

Quand j’ai pas confiance, ou que les mêmes questions me reviennent toujours, il me rassure, m’écoute et me prend dans ses bras (alors que c’est souvent la même chose !!).

Sans raison, juste pour le plaisir, Lionel me ramène parfois des fleurs ou un dessert que j’aime.

Souvent, quand l’un finit avec les enfants le soir, l’autre prépare un petit thé et biscuit pour se poser un moment tranquille ensemble, après le rush de la journée (même s’il reste encore des choses à faire après, mais juste pour avoir un moment les deux, posés sur le canapé, à échanger sur la journée, la semaine, l’organisation, …)

Prendre le temps de regarder ensemble quelques « voix » (Eh oui, on aime bien The Voice.. mais chuuut ! c’est notre secret !), ou sport dimanche.

Quand on se prend la tête pour rien (c’est souvent moi, en fait) à un moment donné, je stoppe et je remets dans le contexte : « Ah non – mais là, je suis fatiguée, c’est pour ça que je réagis comme ça ! » (ou : stressée, préoccupée, trop au travail,  avec les enfants, etc.). En replaçant le contexte, on se rend compte soit que c’était rien (juste un prétexte pour sortir ce qui nous tracassait), soit que l’origine était tout autre (« Je t’en voulais encore pour ce que tu m’avais dit là, ou ce que tu avais fait là, et comme j’avais rien dit sur le moment, ça ressort là pour pas grand-chose. »). Ça aide à relativiser, à dire les choses, et à repartir de bon pied.

Lionel fait semblant de m’écouter quand je lui redis de pas faire trop tard ou de commencer par le plus urgent, en laissant le reste – même si dans le fond, il veut tout faire, et commencera donc par l’inutile pour finir par l’obligatoire. Mais mes conseils l’aident quand-même à se coucher moins tard ! J

On prend le temps de se faire des super déjeuners, car on adore ça !! Moment d’échange, de partage, et commencer la journée plein d’énergie… quitte à être à la bourre après !!!

Et le meilleur pour la fin : une fois par mois, on fait des week-end d’échanges avec un couple d’amis (les parents de mon filleul). Ça veut dire qu’une fois sur deux, c’est nous qui gardons leurs deux enfants, et une fois sur deux, c’est eux qui gardent nos deux garçons. Ça nous assure un week-end en amoureux tous les deux mois, et le concept est juste génial ! (On a inspiré d’autres amis qui ont aussi commencé à le faire, mais avec 3 enfants de chaque côté. Ils disent aussi que c’est génial ! Si les enfants ont plus ou moins le même âge, ça donne pas beaucoup plus de travail – d’en avoir le double ! Et on apprécie tellement les 2-3 jours sans enfants en retour le mois suivant !) »

 

 

 Susanne & Norman

 

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« Chez nous, le 1er qui se brosse les dents prépare aussi la brosse à dents de l’autre. Si Norman va au lit avant moi, il me chauffe exprès le duvet, et quand il va à la boulangerie, il m’achète un petit carac.

Quant à moi, je lui prépare son petit café du matin, et je lui mets des musiques qu’il aime, quand il rentre à la maison.

Comme truc un peu plus original : plusieurs fois dans la journée, un nombre revient deux fois sur l’horloge (par ex. 10h10, 12h12, 18h18, …). Lorsque ça nous arrive de voir ces heures, on plante tout pour un bisou, si on est ensemble, ou alors on s’écrit un petit mot doux. J

Pareil en balade, dans la nature : à chaque fois qu’on passe sur un pont, on s’arrête et on prend le temps de s’embrasser. »

 

 

Laura & Roberto

 

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« Voici 3 spécialités de notre couple quand la vie est un peu dure avec nous :

 

- On se met à danser un slow sans musique et parfois même devant les enfants ! Pour décrire en une phrase pourquoi cette pratique, je dirais que c’est le moment où il nous faut un peu de douceur dans ce monde de brutes. Je ne sais pas si c’est compréhensible de l’extérieur, mais c’est un truc vraiment à nous ! :)

- On se couche l’un à côté de l’autre et « on regarde les étoiles » à l’endroit où l’on se trouve (la chambre à coucher, le salon,…). Une fois encore, l’idée c’est de s’évader et de se retrouver grâce à quelque chose qui fait rêver et qui ne peut pas nous désunir vu que c’est imaginaire ! C’est trop cool !

 

- Au lieu de se demander pardon, il arrive parfois qu’on se serre le petit doigt en guise de « désolé » et « c’est oublié ». »

 

 

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Ça y est : j’ai la larme à l’œil en bouclant ce chapitre de mon blog. Le partage des pépites d’or de ces magnifiques couples touche à sa fin… Le but de ces histoires, je le répète, n’est pas de nous comparer à ces couples-là, mais bel et bien de nous arrêter afin de réfléchir à ce qui fait la beauté de NOTRE propre couple ! Comment nous montrons-nous de l’amour ? Qu’est-ce qui fait que je me sente aimé(e) ? Et bien entendu, si l’une ou l’autre pépite de ces témoignages m’a plu, qu’est-ce qui m’empêcherait de l’adopter/l’adapter à notre histoire d’amour ?

 

 

Il ne me reste qu’à adresser un ENOOOOORME MERCI à tous ces 40 couples qui ont joué le jeu – qui se sont posés un jour, et qui ont réfléchi à leur façon toute personnelle de s’aimer. Merci du fond du cœur pour votre confiance, pour votre transparence et d’avoir permis à ce travail de recherche de prendre forme ! (Petit détail dont je ne suis pas peu fière : grâce à vous, j’ai obtenu la meilleure note de la classe, car le Jury avait salué ma manière de puiser mes sources auprès de vies réelles plutôt que dans des livres !)

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Dans mon prochain article, je te dévoilerai les conclusions auxquelles j’étais parvenue, suite à ces magnifiques « Love Stories » ! Au plaisir de te retrouver…

 

Love Stories (3)

J’ai été très touchée par les mots d’une amie cette semaine. Elle m’a écrit : « Merci d’avoir récolté toutes ces pépites : ça fait du bien de lire que l’Amour se vit dans le quotidien. (…) Tu encourages par l’exemple positif, en favorisant la réflexion personnelle. Cela pose directement la question au lecteur : et moi, comment je manifeste et cultive mon amour pour mon compagnon de vie ? »

 Merci pour ce genre de retour qui m’encourage à continuer à me plonger dans ces magnifiques histoires d’amour autour de moi. Et effectivement, elles me ramènent (encore et toujours) à ma propre histoire : comment continuer à cultiver ce jardin secret avec l’homme de ma vie ?

 Et qui sait ? peut-être que ces pépites-témoignages pourraient nous servir de « buffet d’inspiration » ?  Avec plein d’idées croustillantes à piquer, remodeler, s’approprier ou personnaliser à notre sauce…? Alors servons-nous, autant que le coeur nous en dit : il y en a pour tous les goûts et couleurs !

Kally et Samuel

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Kally :

"Au début de notre relation, j'ai reçu un cadeau particulier : un Kinder Surprise... J'ai trouvé étonnant, même rigolo - mais ça a été un des plus beaux cadeaux qu'il m'ait fait ! Quand j'ai mangé le Kinder et que j'allais ouvrir le fameux petit oeuf, il n'y avait pas de jouet dedans, mais un billet sur lequel il avait écrit "je t'aime". Il avait réussi à tout reconstruire le chocolat avec le papier autour sans que je ne remarque rien !

Lorsque je suis tombée malade en 2011, mon mari a été plus que présent pour moi. Et quand je dis cela, c'est vraiment le cas : quand tu te retrouves à ce que ce soit ton homme qui te douche, qui te crème, qui t'habille et, même plus dur, qui t'essuie quand tu vas aux toilettes... Eh bien, on va dire que je n'ai eu aucun doute sur l'amour qu'il me porte !

Encore aujourd'hui, il est toujours autant présent, après toutes ces années et toutes ces opérations à répétition. Il gère les enfants, la maison, son travail... Il me soulage chaque jour mon quotidien pour que j'aie moins de douleurs.

J'adore quand il rentre des fois, et qu'il annonce à toute la troupe : "La chasse au trésor peut commencer !" Il a alors caché des petits cadeaux dans toute la maison, et c'est à nous d'aller les trouver. (Ce petit jeu, il le faisait déjà pour moi, avant qu'on ait des enfants !)"

Samuel :

"Je suis un ancien consommateur de stupéfiants - ce qui m'a amené dans des situations compliquées. Kally m'a motivé jusqu'à l'arrêt total et m'a aidé à sortir la tête de l'eau !"

Elle sait quand j'ai besoin d'elle. Ainsi, par ex. au mois de janvier après des complications suite à une opération, au lieu de partir en réadaptation, elle a choisi de rentrer à la maison, car j'avais vraiment besoin de sa présence.

Notre rituel sacré : tous les soirs, une fois que les enfants sont couchés, nous prenons un bain ensemble. L'occasion pour nous de parler de notre journée ou des choses qu'on a envie de partager. Ce rituel dure depuis 11 ans maintenant !"




Annette et Daniel

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“La première chose qui me vient, c’est le fait qu’il me prépare la voiture en hiver, avant que je ne l’utilise, en branchant un petit radiateur avec une rallonge. Je me sens toute bien au chaud sur mes trajets grâce à lui !

Au lieu de m’acheter des fleurs, un jour, il m’a commandé des livres – parce qu’il sait à quel point j’aime lire.

Le soir, on a pris l’habitude de lire le feuillet de méditation du jour de notre calendrier. Il me le lit toujours à haute voix, même s’il sait que je m’endors en général après la deuxième phrase. :-)

Ah, et avant d’aller au lit, on a aussi notre petit rituel : avec le coussin, on attaque l’autre en lui donnant une tape n’importe où. C’est notre façon de dire « bonne nuit ! ».  

A l’église, lorsque le pasteur prononce la bénédiction finale, Daniel me tient toujours la main – un peu comme pour recevoir cette bénédiction ensemble, en tant que mari et femme.

On se prend également un petit temps chaque jour les deux, après le dîner, lorsque les enfants partent dans leur chambre. On boit le café ensemble, on parle de notre journée, de tout ce qui se passe en ce moment, etc. “

 


Heidi et Christian

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“Aller au lit en même temps, prier ensemble, bisou de “bonne nuit”

Prendre des bains ensemble, sous le “ciel étoilé” (nos petites lampes à la salle de bain)

Beaucoup communiquer, parler de tout, pas de secrets l’un devant l’autre

Boire une tasse de thé le soir, sans enfants

Laisser les filles manger seules et aller spontanément manger thaï dans le mini-restaurant au coin de la rue (où il n’y a que 2 tables - et où nous sommes souvent les seuls clients)

Début janvier, on part toujours dans un monastère pour une sorte de retraite spirituelle à deux

Depuis quelques années, on fait le pèlerinage St-Jacques de Compostelle en famille : pendant la marche, beaucoup de temps de discussions, avec les enfants mais aussi en couple

Même coeur pour les gens de notre église - collaboration étroite dans ce domaine

Se toucher et se donner la main lors d’évènements divers (culte, soirée de parents, …)


A part tout ça, garder en tête le principe de ne pas “courir après le succès”, aussi dans le couple. Ce texte l’exprime à merveille :

En résumé : “Le succès, tout comme le bonheur, n’arrive pas lorsqu’on le vise comme but en soi. C’est le fait d’être dédié à une cause plus grande que soi qui va, sur le long terme, nous apporter le succès, tel un sous-produit.”

En résumé : “Le succès, tout comme le bonheur, n’arrive pas lorsqu’on le vise comme but en soi. C’est le fait d’être dédié à une cause plus grande que soi qui va, sur le long terme, nous apporter le succès, tel un sous-produit.”

Nouria et Fabian

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“- Si je veux faire plaisir à Nouria, je lui achète une friandise qu'elle peut manger malgré ses allergies aux produits laitiers et à l'huile de palme. Cela relève d'un exploit de trouver quelque chose et rallonge les courses significativement. (Il faut lire tous les ingrédients et il n'y a que très peu de produits qui vont). La dernière chose que j'ai trouvée était une glace à la noix de coco crémeuse.

- Tous les matins quand je me lève pour aller au boulot je la réveille avec un doux baiser pour lui dire que je l'aime et on se souhaite une bonne journée.

- Le classique : de temps en temps je lui offre un bouquet de fleurs avec un petit mot. C'est peut-être hyper classique, mais ça lui fait plaisir.

- Le w-e je m'occupe souvent de la cuisine et de la vaisselle. En principe elle apprécie bien. Sauf quand je cuisine trop à ma façon (épicé, gras, bcp d'oignons...). :-)

- parfois j'aime bien lui tenir la main la nuit mais je déteste être collés l'un à l'autre (chacun son matelas). Elle, c'est l'inverse, mais elle respecte. J’apprécie.

- le w-e on va parfois (un peu trop souvent) au McDo afin de ne pas avoir à faire la cuisine ni la vaisselle. Avant c'était plutôt des chalets d'alpages, mas depuis son allergie ça ne va plus.

- l'été après le boulot on adore aller au bord du lac pour flâner, pique-niquer et se baigner si la météo le permet. Ce sont de beaux moments de détente.



Moi j'aime bien :

- quand elle me gratte le dos et qu'elle s'occupe de mes boutons qui grattent. Comme les singes qui se font les poux. :-)

- quand elle me fait une tarte ou une pâtisserie pour emporter au travail et partager avec mes collègues.

- parfois elle me fait un massage du visage avec ces huiles essentielles. C'est très apaisant.

- le w-e j'adore faire une petite sieste sur le canapé en regardant un documentaire ou un feuilleton avec elle à mes cotés.

- quand elle m'achète une petite gâterie rien que pour moi. Une boîte de charcuterie variée chez le boucher, ou une plaque de chocolat glissée dans ma table de nuit.

- quand elle s'occupe de moi quand je suis malade.”








Raphaelle et Pascal

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“Elle :

– quand on part au chalet, j’achète quelques bières à Pascal, parce que je sais qu’il aime bien ça (et moi je n’aime toujours pas la bière).

- je passe volontiers un coup de patte dans le lavabo, même si ça fait partie de ses tâches.

- Je cherche des idées de déco de Noël pas trop kitsch, parce qu’il n’aime pas les trucs qui brillent et qui scintillent. Une année, j’ai même décoré un sapin de Noël avec des câbles de micro.

- Je me lève six matins sur 7 pour les enfants parce que je sais qu’idéalement il se réveillerait volontiers tous les matins à 9h.

Lui :

J'admire la patience et l'intuition relationnelle de ma femme. Elle a un feeling avec les enfants en particulier que je trouve exceptionnel, j'essaie donc de toujours être réceptif à sa perception de leurs besoins.

Raphaelle prend des initiatives pour que notre vie sociale ne s'organise pas le soir-même (ou pas du tout) et c'est très appréciable. Des fois, j'aimerais juste avoir des week-ends chill mais au final prendre soin de nos relations est important et j'apprécie le fait qu'elle s'implique concrètement pour que ça se passe.

Je craque complètement quand elle me regarde amoureusement, j'oublie tout le reste... un tendre bisou et le reste de la vie peut attendre un moment.

Je ne suis pas du tout du matin, mais j'essaie de toutes mes forces d'être opérationnel tous les matins (après elle, j'avoue) pour mettre la famille en route même si idéalement j'ai besoin de pouvoir me réveiller progressivement.

Je sais qu'elle apprécie vivre dans un appartement un tant soit peu rangé et propre, donc j'essaie de (faire) ranger au fur et à mesure et de ne pas repousser les tâches ménagères aux calandes grecques (même si ça compte peu pour moi).

Il me semble que j'ai un rôle important à jouer dans le "le ton" de l'atmosphère familiale, j'essaie donc de veiller à sa bonne qualité, même si je suis fatigué ou chargé (notamment par des situations extra-familales pesantes).

Si elle est fatiguée, je propose de coucher les enfants et de boucler la cuisine pour qu'elle puisse aller se coucher.

J'aime mener des projets avec elle. Elle a beaucoup de bon sens. J'ai aussi dû apprendre à faire confiance à mes compétences dans ce domaine et je crois que nos compétences et sensibilités rassemblées nous permettent d'être efficaces, et j'aime ça.

Il me semble qu'un fonctionnement qui marche bien pour nous est d'avoir des responsabilités bien définies ET de la flexibilité pour se passer la balle si nécessaire. Exemple : c'est clairement Raphaelle qui suit les devoirs des enfants (ce qu'elle fait très bien d'ailleurs), mais elle me passe le témoin parfois pour des mandats temporaires et précis. J'y trouve de la satisfaction.

Raphaelle a la capacité de se lancer dans des trucs créatifs bricolés que je trouve vraiment cools, en particulier les collages, ou des lettrages. C'est l'expression de son goût que je trouve souvent intéressant et esthétique.

Elle sait fêter, même simplement, mais en donnant du sens aux évènements. Un repas à l'extérieur en famille, un petit dessert surprise, qqch qui pimente le quotidien... j'admire (et déguste !) cette aptitude qui nourrit le climat positif familial.”










Catherine et Alexandre

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“Même si nous ne sommes plus ensemble, 2 ans après avoir collecté nos pépites, ces manières de prendre soin l’un de l’autre ont contribué à nous faire du bien. Notre histoire n’aurait pas pu perdurer, nous avions réellement pris la peine de tenter des thérapies. 

- nos projets fous : nous nous sommes encouragés l’un l’autre à développer des projets hors du commun, originaux, et parfois risqués dans le sens de la sortie de la zone de confort. Aucun regret que cela ait été ainsi! C’était une force.


- Alexandre qui disséminait parfois pendant un mois un chocolat par jour d’absence pour sa chérie

- nos apéros : parfois on lâchait tout juste pour boire un verre ensemble, avec des potes ou seuls dans notre maison

- on tournait en dérision notre quotidien, on riait facilement de soi et de l’autre

- une vie pas seulement tournée vers soi mais aussi vers nos amitiés (personnelles ou de famille)

- les enfants qui nous sautaient sur le ventre le matin

- faire les trajets pour le travail ensemble /et parfois prolonger le trajet inutilement

- aller manger ensemble à midi quand on travaillait dans la même ville

- sortir au restaurant régulièrement (plusieurs fois par mois)

- les petits massages, les bisous dans les cheveux

- une qualité de discussion sur nos émotions qui s’était agrandie avec le temps, on se disait beaucoup…


- à travers les épreuves, on savait qu’on pouvait compter l’un sur l’autre n’importe quand pour se remonter le moral, pleurer ensemble, être présents simplement… 

Nous avons eu beaucoup d’épreuves, trop peut-être ? et notre relation a été trop longtemps un combat. Nos pépites n’ont pas suffi à une harmonie qui est restée hors d’atteinte. Moi, Catherine, je nous souhaite à tous les deux maintenant, la paix et la sérénité, et bien sûr la force de faire grandir nos enfants malgré la séparation.”





Heidi et Eric

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“Alors à la première chose que je pense, ce sont les petites choses que je glisse à Eric mon chéri sous le coussin, quand je vais veiller et je ne peux pas dormir avec lui.
Ça peut être n importe quoi, une pierre ramassée pendant la promenade avec le chien, Un savon pour la douche, Une peluche qui se trouve déjà dans notre inventaire, Un coeur, Un petit mot, pas forcément des choses nouvelles, juste le geste qui compte.
Et moi je trouve des petites choses glissées dans mon sac, quand je pars en Suisse allemande sans lui.

Et quand on monte au chalet il a toujours une surprise dans son sac pour moi, Un petit dessert, Un cervelas que j aime tant griller dans le creux du feu. Ou du saumon et des pâtes, notre repas en amoureux !”





Rianne et Simeon

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“Quand j’ai envie d’un snack le soir, Simeon va me chercher une portion de frites et de satecroquete (spécialité belge) au coin de la rue. Même si c’est 23h30. Il m’aime vraiment !

Régulièrement on se regarde dans les yeux, et on se dit : “I am yours. You are mine.” (“Je suis à toi. Tu es à moi.”)

On s’est mis d’accord sur un code particulier : un parfum que lui seul connaît. Lorsque je mets ce parfum le matin, il sait que je suis d’humeur à faire l’amour le soir. Il se montre alors très délicat et attentionné tout au long de la journée…

Et j’adore le thé. Je ne peux pas vivre sans. Alors à chaque fois après une partie de sexe, au lieu de se retourner dans son lit et de s’endormir, Simeon m’apporte ma grande tasse de thé. :-) Ensuite, on papote, je bois mon thé et ensuite on s’endort. “

Myriam et Christophe

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“Le dimanche soir faire manger les enfants avant nous pour avoir notre soirée 

Le vendredi midi les enfants à la cantine nous marchons une bonne heure. Le petit dans la chariotte

Le mardi soir nous allons à un groupe de prière et nous avons 30mn de route .. donc 1h de temps ensemble 

Nous essayons de partir une petite semaine par an ensemble pour pouvoir marcher à 2 

Nous avons un cahier de couple car horaires décalés… nous y marquons soit notre prière soit quelque chose qui nous tient à coeur. 

Nous disons le soir le notre père du couple.

Nous accompagnons des couples au mariage également. C'est une occasion pour moi d'admirer mon mari qui sait si bien écouter, révéler, mettre le doigt sur des choses à éclaircir. ..

Nous avons fait 3 mois de formation avec la communauté du chemin neuf qui a une vocation oecuménique.  C'était une si riche expérience de fraternité. 

Voilà  bien sûr il y a des moments où rien ne marche et où il est bon de se recadrer.  “

(Myriam et Christophe Morisseau parents de 7 enfants de 17 à 2ans 1/2)




Mireille et Roger

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”Mon mari qui en hiver chauffe ma place dans le lit les soirs où je suis de sortie,  pour moi qui ai toujours froid.

Chacun son tour pour se lever pour les enfants la nuit sans avoir de tournus mais plutôt à celui qui se réveille en premier dès la naissance de notre premier.

Pas de secrets pour nous non plus chacun peut aller sur le téléphone de l'autre pareil pour email,...

Les petits sourires complices quand nos enfants nous racontent certaines anecdotes.

Le soir nous allons en même temps au lit et lisons chacun un moment et c'est aussi souvent un moment de dialogues, d'anecdotes et de confidence. Parfois nous regardons un moment la télé ensemble mais  vers 21h nous sommes facilement au lit.

Je réfléchis à ce qu'il apprécie quand je cuisine pour lui faire plaisir.

Comme le curé nous a dit à notre mariage : Un geste tendre par jour envers notre conjoint!

Nous nous rendons compte de la chance que chacun de nous deux avons de nous être rencontrés et ne manquons pas de nous le rappeler!

Se demander à table comment s'est passé la matinée ou l'après-midi de l'autre! Etant maman au foyer et mon mari agriculteur, nous avons la chance de pouvoir partager quasi la totalité de nos repas. “


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Je sais pas toi - mais moi, je suis rassasiée de tous ces magnifiques témoignages de tendresse qui existe bel et bien dans les couples. Que cet été soit l’occasion de rendre hommage à l’amour ! Et que chacun/e d’entre nous trouve de nouvelles manières de dire “je t’aime” à celle/celui qui partage notre quotidien avec nous !

(Perso, je crois que je vais tenter une fois l’histoire du “bain en couple”. On verra si la baignoire sera confortable à 2 ! ;-) )


Love Stories (2)

Sunny side up. C’est le nom, si charmant, que nos amis anglophones donnent aux… œufs au plat ! J’adore…

Pourquoi je te parle d’œufs au plat ? Parce que, en relisant ces magnifiques témoignages de couples qui m’ont été confiés, je me suis rappelée combien ça fait du bien de regarder à « ce qui va bien ». Evidemment que chacun de ces couples connaît également des coups durs, des disputes, des crises récurrentes, des coups de gueule. Evidemment que la vie n’est pas rose tous les jours. Evidemment que tout cela fait partie de la vie de couple ordinaire. Mais ici, cet été, j’ai l’honneur de te faire découvrir des « œufs au plat, côté soleil » !

Ils m’ont fait rire, ils m’ont attendrie, ils m’ont touché. J’espère qu’ils pourront t’inspirer à ton tour. Et qui sait ? Peut-être que tu te reconnaîtras dans l’une ou l’autre de ces pépites « sunny side up » ?

Lena & Ronny

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Ronny :

Je te dis MERCI, Lena :

 

-       Pour ta facilité de préparer à manger – il y a toujours des bons repas prêts !

-       Pour ta façon de t’investir auprès des enfants – comme tu les fais rire, comme tu passes des temps de qualité avec eux, comme tu sais les consoler, les réconforter quand ils sont en crise

-       Pour tes idées créatives que tu amènes dans le couple et dans notre famille (déco, dessins et bricos avec les enfants, couleurs, …)

-       Que tu choisisses les meilleurs produits pour notre santé – que tu prennes soin de nos corps (produits du marché)

-       Pour nos moments de complicité quand on se pique des fou-rires (patte en peau de mouton à Montfaucon ;-))

-       D’être la meilleure des amantes –toujours prête à faire l’amour !

 

Lena :

Je te dis MERCI Ronny :

 

-       D’être un homme aussi investi dans tout ce que tu fais !

-       D’être ainsi investi aussi à ton travail – afin d’amener le salaire principal et de pourvoir à nos besoins

-       Pour tous tes services rendus – et spécialement pour ton don exceptionnel de trouver des objets (par ex. les livres de la bibliothèque, disparus depuis 2 mois, une bille jaune d’un jeu de la ludothèque, enfouie quelque part dans une chambre d’enfants en chenil…)

-       Pour ta façon de t’investir aussi dans notre maison, notamment pour tout ce qui est des rangements et de l’ordre ! (J’adore comme tu fais la cuisine, ou que tu passes le balais, absolument sans que j’aie besoin de te le demander.)

-       De te préoccuper toujours que j’aie du plaisir quand on fait l’amour…

-       De me suivre dans mes projets – de te mettre avec moi dans les choses que je prévois.

-       D’apprécier toujours mes repas !

-       Pour les chocolats et les fleurs que tu m’apportes occasionnellement.

-       D’être aussi ouvert quand je te partage des trucs que j’ai lus

-       D’être reconnaissant et de me dire MERCI pour les services rendus

-       D’être cet homme tendre qui me prend régulièrement dans ses bras sans raison




Laure & Olivier

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« On va marcher tous les lundis matin, c’est le moment où on est sans enfants, dans la nature, et on discute.

 On se dit tous les matins : « Amuse-toi bien ! ». 

 On se demande « Comment tu te sens ? », et jamais « Comment ça va ? ».

 On se fait chaque année un restau à la date d’anniversaire de notre rencontre, où l’on se pose la question : « Est-ce que tu resignes pour un an ? ». C’est jamais gagné. On en profite pour se dire ce que l’on a adoré au cours de cette année et ce qui nous a moins plu – ou manqué.

 On a pris la nounou une nuit et on est allé dans un grand hôtel à Barcelone (où on habite). Juste pour passer une soirée au bar de l’hôtel, boire des cocktails, écouter de la musique, prendre un bain moussant, faire l’amour, faire un long petit dej au buffet de l’hôtel le lendemain matin, plonger dans la piscine, faire le check-out à 10h et aller bosser… On a eu l’impression d’être parti tout un week-end d’escapades !

 Avoir lu il y a quelques années le livre « les 5 languages de l’amour » est notre plus grande aide. Son laguage de l’amour c’est « contact physique », et le mien « rendre service ». Donc parfois pour lui montrer ou lui rappeler que je l’aime, je vais vers lui pour faire l’amour, et lui, pour me montrer son amour, vient avec moi à la cuisine après le repas pour vider le lave-vaisselle, ou amène les enfants chez le médecin, car moi j’ai peur des mauvaises nouvelles..

 On respecte et soutient les projets de l’autre et on l’encourage à 200%.

 On se dit souvent « tu es beau ! » ou « tu es belle ! ».

 On est parfois plus une équipe qu’un couple, et ça nous plaît bien comme ça.

 Il me prépare aussi ma brosse à dents, car il se couche toujours avant moi. Et moi, je me colle à lui avec mes pieds froids, quand je rentre dans le lit. Ensuite, il me serre pour les réchauffer.

 J’essaie de le surprendre et qu’il soit fier de moi. Je suis aussi très fière de lui quand il prend des risques.

 Je lui prépare avec amour des bons petits plats – et le félicite quand c’est lui qui prend l’initiative ! »




Marion & Mickaël

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Nos pépites du quotidien :

  • s’endormir l’un contre l’autre

  • s’embrasser et se serrer l’un contre l’autre avant de se lever le matin

  • il me dit souvent : “Je suis heureux d’être ton mari.”

  • déjeûner ensemble

  • je prépare les repas de midi de Mickaël pour le travail

  • accepter et respecter les besoins de l’autre (“Tu as besoin d’un bon footing, vas-y, je gère les enfants.” ou “Ce soir, un bon film te ferait du bien, t’inquiète pas, je m’occupe des enfants.”)

  • demander concrètement : “De quoi as-tu besoin ?”

  • prendre le temps de se promener pour discuter ensemble et donc, se sentir en harmonie

  • ne pas se mettre dans des situations à risque (par exemple, je ne fais pas de footing avec un autre homme - ou alors ce serait vraiment occasionnel)

  • s’envoyer des SMS dans la journée pour prendre des nouvelles quand la journée s’annonçait pas facile

  • se tenir par la main quand on va ensemble quelque part (J’adore !)

  • se raconter nos journées, notre ressenti, nos impressions

  • et s’écouter l’un l’autre !


Célestine & Maximilien

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Voilà qques idées discutées en couple... que j'écris vite vite...... si cela va ainsi....

 - quand il emploie des petits mots doux comme "trésor".

 - quand il me masse le dos (très très très régulièrement.....)

 - quand on regarde notre jeu télévisé ensemble et qu'on répond aux questions comme si on jouait (jeux avec des duos comme joueurs et du coup il y a concertation et coopération... on aime voir environ 3 fois par semaine un petit jeu télé ensemble).

 - quand il deblayait ma voiture de la neige à l'époque où je partais au travail tôt. 

-quand elle fabrique des belles choses pour notre fils. (c’est la première chose qu’il a dite !)

 - quand il me fait des blagues en me faisant croire qqch avec un ton sérieux .

 - quand il m'accorde de pouvoir sortir 1 ou 2 heures et qu'il est d accord de s'occuper de notre fiston.

- quand elle fait la lessive sans oublier le jour de la lessive.

 - quand il s'occupe de notre bout de chou pendant un repas et qu'il me dit que je peux aller m'allonger. 



Mathilde & Patrick

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Nous avons chacun nos passions, mais lorsque l’un ou l’autre expérimente une victoire ou relève un défi, on prend le temps de s’écouter et s’encourager. Par exemple : Patrick aime fabriquer des robots et autres objets automatisés grâce à du bricolage électronique. Je ne comprends pas toujours comment il fait pour que ça fonctionne, mais j’aime écouter ses stratégies pour arriver à ses fins et observer sa fierté lorsque sa voiture télécommandée fonctionne comme il le souhaite. De son côté, il m’écoute des heures déblatérer de mes essais culinaires et me propose des solutions quand j’expérimente un échec. Mais souvent il peut déguster des plats et il je crois que ça, ça lui plaît vraiment ! :-)

 Patrick n’est pas de nature expansive. Il n’aime pas discuter pendant des heures de ses émotions et « de ce qu’il a ressenti à ce moment-là ». Et moi c’est tout le contraire ! Mais depuis que nous sommes ensembles, ces discussions ont beaucoup évolué et nous avons appris à nous comprendre et à respecter cette différence. D’ailleurs, quand je lui ai parlé de ce projet il m’a regardé avec un sourire et m’a dit : « et toi, tu aimerais participer. » Alors je sais que j’ai son aval, mais je sais aussi les sujets desquels il préférera que je ne parle pas. Et nous avons pris le temps d’en discuter.

 Nous avons régulièrement des coups de folies et nous rions comme des enfants en disant ou faisant des bêtises : une petite bataille de coussin en faisant les bruitages ou une guerre de chatouilles, un jeu de mot de l’un sur lequel l’autre enchérit et c’est parti ! Bref, on aime retrouver notre âme d’enfants.

 Nous partageons de grandes conversations politiques. Ça peut paraître bizarre, mais c’est vraiment enrichissant pour notre couple de partager nos avis et ça nous a appris à nous écouter.

 Tous les soirs, après le dîner, on se fait un thé. C’est celui qui ne fait pas la vaisselle qui s’en occupe et ce petit rituel permet de clôturer la journée.

 Le matin, après la (première) sonnerie du réveil, on se prend la main. C’est le premier geste de la journée, même avant de se dire bonjour, et c’est vraiment chouette.

 Finalement, on prend vraiment soin l’un de l’autre. Sûrement que tous les couples peuvent le dire et le font. Mais je ressens que Patrick ne le fait pas seulement parce qu’il a pris un engagement devant Dieu, mais il le fait avec son cœur. Et c’est pareil pour moi. Patrick a eu un problème de santé en janvier dernier et j’aurai pu le perdre. Alors même si j’agissais déjà ainsi avant cet incident, j’ai vraiment réalisé à quel point  je souhaite agir pour son bien-être et apprécier tous les petits gestes du quotidien.



Alexandra & Eric

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Avec Eric, une fois par semaine, on se prend du temps pour nous. On fait souper les garçons avant et on soupe juste les deux. Parfois on cuisine ensemble (on aime tous les deux bcp cuisiner), parfois c’est l’un qui cuisinera pour l’autre et vice-versa. À la fin de repas, on se marre en appelant « Bertha » ou « Germaine », notre serveuse imaginaire, pour débarrasser la table.

Nous avons une petit boîte à souhaits. On peut chacun y noter des petites envies qu’on oserait pas forcément demander comme ça. Exemple tout con: m’apporter le petit déj au lit...


Yaëlle & Nico


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Les bombes cachent des trésors 
C’est dans un cours pour couples qu’on avait suivi en ligne qu’on a découvert le principe des bombes qui cachent des trésors, depuis on en est fan ! Le principe c’est que nos disputes sont comme des bombes et que lorsqu’on arrive à les désamorcer, il y a souvent des trésors cachés dessous. Avec Nico on a remarqué que c’est les sujets où on avait les plus grandes (ou les plus récurrentes) disputes qui cachaient les plus beaux trésors. Maintenant du coup on se sent tellement mieux quand un trésor vient ajouter de la valeur à notre amour.

Nos natels restent au salon le soir
Et oui, pas de natel à la chambre à coucher. On est connecté avec l’autre pour la fin de soirée et souvent ces moments tournent bien différemment qu’imaginé. Les discussions sur le coussins sont souvent celles qui engendrent de nouveaux projets. 
Le matin aussi, ce n’est pas ce petit objet qui accapare les premières pensées de nos journées.

On fête tout ce qu’on peut fêter 
On aime bien les restos, ou alors commander des sushis et se faire un petit repas sympa une fois nos pépettes au lit. Et on s’amuse à trouver ce qu’il pourrait y avoir de sympa à fêter à la date du jour même si ce n’est au final que la fête de... rien du tout ! ;-)

La lessive le jeudi soir
Le jeudi c’est la journée lessive (mais le jeudi soir minuit tout doit disparaître de la lessiverie commune) et c’est aussi la soirée de Nico (sport, verre avec un ami, ...). Quand il rentre le soir (même à pas d’heure) il accepte toujours sans rechigner de dépendre la lessive et moi je me sens tellement aimée par cet acte!

Main dans la main
Je me souviens encore comme si c’était hier du premier jour où on est sorti ensemble, je crois qu’on ne s’est pratiquement pas lâché la main de la journée !! Et c’est resté, dès qu’on le peut on se tient par la main. Et le soir, au lit quand on discute, ça continue, Nico a toujours une main posée sur moi.


Boite de comm
On a acheté il y a quelques mois ce jeu, la boîte de comm’, c’est un jeu pour les couples. On choisit un thème, il y a d’abord un défi à réaliser, on désigne ensemble quel gage le perdant devra organiser (parfois très précis) pour le gagnant. Ensuite on répond chacun de notre côté  à une série de questions et on parle de nos réponses mutuelles. Les thèmes passent des « relations avec ma belle-famille » aux « rêves que j’ai dans la vie » en passant par « ma gestion de l’argent », et plein d’autres.
C’est d’abord un bon moment de rigolade, mais qui ouvre sur des discussions très intéressantes et du coup, des temps de qualité. 

Les desserts
On est une famille chasseuse de sucre mais... j’aime terriblement les dessert... alors quand on a une soirée à deux, on prend 2 cuillères, un bac de glace et on partage un moment sympa (jeu, film, discussions,...). Celui-là, le jour où les pépettes le découvriront, on aura des explications à donner! :-)

Innocence 
Vivre une passion à deux c’est tellement mieux! On a créé Innocence ensemble et de pouvoir gérer un atelier, ou aller parler à un endroit pour présenter ensemble nous rapproche tellement. On sent qu’on se complète et qu’on est plus forts à deux. Et puis... c’est des moments où nos pépettes ne sont souvent pas avec nous alors nos engagements à l’extérieur prennent parfois des allures de rendez-vous en amoureux (les trajets seuls dans la voiture, un petit Mc Do en rentrant...).


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Voilà pour aujourd’hui. Je souhaite que ta journée soit remplie de soleil - et qu’à l’image de ces beaux tournesols, tu puisses tourner ta tête vers la lumière, et découvrir plein de tes propres pépites d’or ! D’ailleurs, si tu n’es pas en couple actuellement, voici une autre question qui mériterait tout autant d’attention : comment tu te montres à toi-mêmes, que tu t’aimes ?

Je me réjouis de lire tes réponses dans les commentaires ou dans un message privé !











 




Les horizons de Salomé... Le Retour !

Hello les amis : je suis de retour !

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Si tu m’as suivie sur mon blog, tu sais que mon dernier article date d’il y a presque 2 ans. Le pire, c’est que ce dernier article devait être le premier d’une série de 4, et je t’ avais promis que les 3 autres allaient suivre « sans tarder ». Hmmmm… c’est ça, ouais..

Entre temps, il y a eu un 4e enfant, notre petit Jules qui est venu illuminer (et accélérer !) notre vie il y a 9 mois.


Entre temps, il y a aussi eu que j’ai repris un travail à 40% dans l’enseignement et que franchement, l’école, ça me remplit bien le quotidien, la tête, mais heureusement aussi le cœur. Entre temps, il y a aussi eu le fait que Jérémie et moi, eh bien… comment dire ? Tu te souviens de cet article où je te faisais part de nos pépites d’or à nous ? Notamment du fait qu’on n’avait pas de secrets l’un devant l’autre ? Bon ben voilà. Il s’est avéré que l’un d’entre nous avait en fait bien quelques secrets devant l’autre (je te laisse imaginer dans quel sens c’était ;-)). La Nouvelle-Zélande, avec l’école pour couples et familles que nous avions suivie, s’est avéré être l’endroit par prédilection pour laisser monter à la surface 2-3 trucs bien moches qui nous ont beaucoup travaillé tous les 2.



(Nous avons eu l’occasion d’en parler à One’ (rassemblement chrétien), pour encourager les couples à faire de leur conjoint leur meilleur allié. Si ça t’intéresse, c’est par là.)

Et entre temps, il y a surtout eu, pour être honnête, une discussion avec une amie qui ne m’est plus sortie de la tête. Je te la relate ici, car je me souviens comme si c’était hier, de ce qu’elle m’avait alors confié autour d’un verre : « Salomé, quand j’ai lu toutes ces pépites d’or des autres couples, j’ai réfléchi à mon couple à moi, et ça m’a rendu triste, parce que nous, on fait pas ce genre de choses. J’ai beau chercher, mais il n’y a pas de ces « trucs super spéciaux rien qu’à nous ».

Tu peux imaginer la bombe que cela a causé dans mon cœur, d’entendre ça… Moi qui n’avais qu’une envie : encourager des couples ! J’apprenais que mon article pouvait produire l’effet inverse… Je ne remercierai jamais assez cette amie pour sa franchise et pour son audace de me l’avoir avoué !

Voilà- je crois que j’ai dressé le tableau complet des raisons qui ont fait que je n’ai plus repris la plume.


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Mais alors : pourquoi m’y remettre aujourd’hui, me diras-tu ?

Parce que, au fond, ce que j’ai le plus envie au monde, c’est quand-même d’encourager des couples. Et que j’ai l’impression que j’ai des choses à dire à ce sujet. Voilà pourquoi.

Je me rends compte que ma manière de m’y prendre, en étalant toutes les super choses trop chouettes qu’on faisait avec Jérémie, était maladroite, et pas super motivante. Et pour être honnête, je ne sais pas encore comment je vais faire à l’avenir, pour ne pas retomber dans ce piège (sur ce blog, ou dans la « vraie vie »). Probablement, en étant plus transparente également sur nos défis, nos points faibles et nos prises de tête. Pas pour basculer dans une fausse humilité, ni pour m’auto-flageller, mais pour dresser un tableau plus réaliste de notre couple.

En attendant, je reste convaincue qu’un des plus grands cadeaux qu’on peut faire à un couple, c’est de lui faire prendre conscience de sa beauté « toute unique ». Et c’était bien dans cet élan-là que j’avais demandé à 40 couples de me dévoiler leurs langages personnels pour se dire « je t’aime ».


“Je ne déteste rien en toi”

“Je ne déteste rien en toi”

Les réponses que j’ai reçues m’ont à tour de rôle émue, fait rire, fait pleurer, inspirée. Elles m’ont toutes touchée de façon très particulière. C’est donc également dans cet état d’esprit que j’ai décidé de publier (enfin !) tous ces magnifiques témoignages qui restaient, avec leurs pépites d’or aussi inspirées qu’inspirantes.

Donc voilà le programme : durant ces délicieux mois d’été, je te proposerai des textes centrés sur l’amour (et non sur le COVID, pour changer..), en espérant qu’ils t’apporteront de la joie, de la bienveillance et de la douceur.

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Et quant à un éventuel malaise, ou une tristesse que pourrait faire naître la comparaison avec ces couples, je te propose de jeter un coup d’œil à cette jolie illustration sur laquelle je suis tombée récemment. (Fleur Lise Palué est mon illustratrice préférée !)

N’oublie jamais la beauté de ta propre vie, de ton propre couple, et prends-en soin !

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Love stories (1)

Voici enfin l'article tant attendu !  Sans plus tarder, je t'offre sur un plateau d'argent la première série des "love stories" qui m'ont été confiées (les 3 autres séries ne tarderont pas). Des pépites d'or de couples ordinaires, ne sortant ni de Hollywood, ni de romans à l'eau de rose. Des couples, comme vous et moi, avec leurs hauts et leurs bas - nous révélant avec humilité certaines de leurs formules secrètes pour se dire "je t'aime". Un immense MERCI à tous ceux qui se sont prêtés au jeu : que vos pépites d'or puissent être une source d'inspiration, une occasion de sourire - et parfois aussi, de verser une larme, pour tous ceux qui les lisent !

 

Ruth et Jean 

(Mes parents - cette photo a été prise le 5 septembre, 47 ans en arrière.)

Mon père est décédé il y a 2 ans.)

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"Il m'appelait toujours "mon Bijou".

Chaque jour, il me félicitait et me remerciait pour les bons repas que je lui cuisinais. Il disait souvent : "Pourquoi aller au restaurant, si on mange même mieux à la maison ?!" (Je lui répondais en général que cela me ferait plaisir d'aller au restaurant - pour ne pas devoir cuisiner tous les jours...)

Lorsque je devais m'absenter pour une journée ou deux (par exemple pour rendre visite à ma maman), je lui laissais toujours un billet sur son oreiller, disant que je l'aime, et que je me réjouissais de le retrouver tout bientôt. A mon retour, il m'attendait  à la gare, avec son vélo, et nous rentrions à pied en nous racontant ce que nous avions vécu durant mon absence.

Jean me surprenait régulièrement avec un joli bouquet de fleurs, et lorsque nous faisions des trajets en voiture, il aimait sentir ma main sur sa jambe - pour se sentir connecté à moi, sans paroles.

Il n'a jamais été très à l'aise pour se montrer affectueux en public, mais moi, ça me manquait. J'avais envie d'être embrassée, même devant d'autres personnes. Alors j'ai commencé à me dresser devant lui, le regardant droit dans les yeux, en lui disant : "Je t'aime, Chéri !". Lorsqu'il me répondait qu'il m'aimait aussi, je lui disais : "Alors embrasse-moi !" Au début, ça a marché dans la cuisine, puis, même au supermarché lors de nos séances de courses. C'était merveilleux de me sentir si précieuse pour lui !

Durant les dernières années de son parcours de vie, marquées par sa maladie démentielle, je lui répétais souvent que nous n'avons pas fini de rire ensemble. (Par exemple lorsqu’il ne savait plus comment mettre la table, et s’énervait parce qu’il s’en rendait compte.) A chaque fois qu'il faisait quelque chose de bizarre, je le serrais dans les bras et lui disais combien je l'aimais.

Il lui arrivait de se taper la tête contre les murs, disant "je suis fou !", je le rassurais alors en disant : "Non, tu n'es pas fou. Tu es malade. Et tu portes cette maladie comme un Prince."

 


Nicole et Philippe

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“Tous les soirs, depuis 17 ans, le premier qui arrive à la salle de bain avant d’aller se coucher prépare déjà la brosse à dents de l’autre. Petit geste d’amour pour montrer qu’on pense à l’autre.

Tous les jours, Philippe me remercie pour les bons petits plats que je lui fais - même quand j’ai été à la bourre et que j’ai juste enfilé au four 2 pizzas surgelées ! (“Ben oui, t’as quand-même dû réfléchir à ce qu’on pourrait manger, tu t’es donné la peine de rajouter du jambon et de l’ananas, tu as mis au four, et tu as dû surveiller la cuisson ! C’est pas rien, ça !”) :-)

Un soir de l’hiver dernier, Philippe était déjà en pyjama (alors que moi pas), je devais redescendre à la ferme pour aller couvrir mon cheval - vu le froid qu’ils avaient annoncé pour la nuit. Et là, mon homme me dit de rester au chaud, il a été se changer, et il a été couvrir MON cheval. Dans ces moments-là, je ne manque pas de lui dire un tout grand MERCI…

Aussi, il ne se passe pas un matin où il oublie de me donner le bisou de “bonne journée !”, avec le “tschau tschau” traditionnel - même si je suis encore endormie ! Il ne peut pas partir sans.”


Guylène et Fabien

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“Voici 2 petits Besson tips:

Le matin régulièrement on laisse un petit post-it d'encouragement. On le colle à des endroits où l'autre tombera dessus, dans l'ordi, sur le miroir, dans l'armoire du petit déj...

Le soir quand on est à la maison on se fait un "thé time" : petite théière en amoureux avec un carré de choc. Depuis notre canapé nous lisons, discutons, ou regardons un film/une série Netflix sous la couette.


Voilà.”


Elise et Guillaume

 

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Si on m’avait dit un jour que je t’écrirais pour te faire part de ma « recette » pour faire durer son couple, j’aurais bien ri !

Parce que :

1.       Je déteste l’idée de recettes qui marchent. Comme pour les régimes. Ou les enfants sages. S’il y avait une recette magique, ça se saurait depuis longtemps

2.       J’ai eu une phobie du mariage, de l’engagement. Et je faisais partie des gens qui clamaient « moi ? Me marier ? Pis quoi encore ?! Faire des gamins ? »

Pis la vie est ce qu’elle est. Pleine de surprises, de rencontres, de rebondissements, qui font voler en éclat vos principes (à la con). Comment ? En vous faisant croiser dans votre vie celle d’un grand barbu qui partage mes points 1 et 2. Comme quoi, hein !

 

Le 3 mars 2008, il y a donc 10 ans pile, je commençais un nouveau job, et surtout je tombais amoureuse. D’ailleurs, cette expression, elle est un peu bête. On ne tombe pas. On vole amoureux. Tout devient beau, lumineux, brillant. Je suis donc tombée amoureuse de mon collègue de travail (pour l’originalité, on repassera), dans un timing parfaitement orchestré puisque lui comme moi venions d’emménager avec nos compagnes et compagnons respectifs.

 

On a connu les rires. Beaucoup. Les chagrins aussi, face aux coups durs, à la maladie. Les complicités, en terminant les phrases de l’autre. Les silences. Les culs tournés dans le lit. Les larmes. Les joies. Les nuits blanches. Les soucis. Je n’ai aucun conseil à donner, aucune recette magique. Mais ce type… il me rend meilleure. Il illumine ma vie. Moi qui croyais que l’amour longue durée était synonyme de déclin, je me suis lourdement trompée. Il m’a emmené sur les montagnes les plus mythiques des Alpes et d’Himalaya , m’a même demandé la main au sommet du Cervin (alors que 4 ans avant, je n’avais jamais fait plus de 200m de dénivelés et j’avais une peur bleue du vide !). Je n’arrive toujours pas à me projeter dans l’avenir. Je pense que je n’y arriverai jamais. Qui serai-je dans 10, 20 ans ? Aucune idée. Mais je sais que je n’imagine pas ma vie sans lui.

 

Donc ma liste pour continuer à voler amoureuse :

 

1.       Partager des moments ensemble. En ce qui nous concerne, c’est la montagne. Mais c’est important d’avoir une passion partagée ; surtout quand on a des enfants, pour avoir encore des moments de couple (et pas seulement de famille).

2.       S’octroyer des moments seuls. Et se manquer. Perso, j’adore me faire une soirée Love Actually et pâtes trop cuites au gruyère, en pyjama. Ou partir une journée en balade, et revenir le soir pour savourer les retrouvailles.

3.       Jurer. Oui je sais c’est mal. Mais moi, quand il me gonfle, j’aime bien marmonner des injures. Ça me soulage ;-)

4.       Lui toucher la plante du pied dans le lit. Comment il fait ce type pour avoir des pieds si doux hein ?

5.       Le regarder et lui  dire qu’il est beau. J’adore le regarder. Et ce type se bonifie avec l’âge. Putain, qu’il est beau ;-)

6.       Se faire une soirée par semaine sans enfant, avec un peu de grimpe et un bon resto. Avec la bouteille de rouge qui va avec. Et 1-2 fois par année, se faire un week-end en amoureux, ou une semaine de vacances. Oui, je revendique l’égoïsme. On est une famille, mais on est aussi un couple.

7.       Rire. De tout. Surtout des trucs qui font pas rire. Quand notre petit garçon ne faisait pas ses nuits, qu’on ne dormait plus, qu’on pétait un câble, que mon mec m’avait demandé où était le biberon, je lui avais lancé un (pas subtil du tout j’en conviens, cf point 3) « dans ton cul ». ça nous avait beaucoup fait rire, surtout à 4h du matin. Et rigoler, c’est le meilleur des remèdes. Surtout de soi.

8.       Se serrer dans les bras. Avec le temps, les gestes affectueux sont moins présents. Il faut veiller à en faire. Beaucoup. Il n’y en a jamais trop. Mais en ce qui me concerne, je dois me botter le cul pour en faire plus. Faut pas croire, c’est du job, un couple..

9.       S’écrire. Un sms, un petit mot, se faire un dessin. Dire à l’autre qu’on l’aime. Les déclarations d’amour, c’est comme l’ovomaltine, il n’y en a jamais trop.

10.   Arrêter de faire des listes à la con et filer faire un câlin à son mec. “


Rosemary et Frank

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“Le langage d’amour de mon mari est le toucher physique. Comme j’ai tendance à l’oublier, je me suis accrochée une belle image au salon, de deux mains qui se touchent. A chaque fois que je la vois, elle me rappelle : "Allez, va faire un câlin à Frank !””


Natalie et Dani

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“Après une dispute, on a souvent le dialogue (absurde) suivant :

A:"Tu m'aimes combien sur une échelle de 1 à 10?"
B a le choix entre: "13" et "infini sidéral"
A: "Alors c'est bon."

Un autre truc:
Quand je rentre à la maison le soir, Dani m'accueille souvent de la manière suivante:
Il aboie comme un chien, enfile son bras entre ses jambes pour mimer une queue et l'agite, comme un petit chien tout content. Et ensuite il me saute dessus pour m'embrasser.

Il est fou, et je l'aime.”


Stéphanie et Samuel

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"Voilà quelques petits trucs qu'on a l'habitude de faire avec Samuel, qui est mon mari depuis maintenant presque 10 ans :)
Je me lève le matin à 5h, lorsqu’il est dans la salle de bain, pour lui faire couler son café, mettre ce qu il aime dedans et le touiller avant qu'il ne descende. (J'avoue qu'il arrive occasionnellement que j'aie de la peine à m'extraire des couvertures et que j'aie une minute de retard...) Je pourrais me lever beaucoup plus tard et dormir tranquillement, mais si on ne se voit pas ces 5 minutes du matin, on a l'impression que la journée est plus longue, que ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vus. Et même si on ne se dit pas grand chose, juste être ensemble, se faire un bisou et se dire "je t'aime, passe une bonne journée", avant de la commencer, ça nous fait du bien.
En voiture, on se tient la main.
Le soir dans la salle de bain, on se brosse les dents ensemble mais je mets ensuite plus de temps à cause de la phase démaquillage. Du coup avant de monter dans la chambre, il me fait toujours un bisou, en évitant la bouche ou il y a la brosse à dents, les joues pleines de démaquillant ou produits cosmétiques divers et variés, il se rabat donc sur les cheveux ou sur l'épaule. Il le fait tout le temps même si j'arrive dans les 5 minutes dans la chambre à mon tour, et je trouve ça mignon !
On se couche en même temps, même dans le cas où il regarde un match et que je veux lire ou regarder autre chose, il reste sur le canapé à côté...si je décide de me coucher, il vient se coucher aussi en mettant les écouteurs pour me laisser dormir, mais il sera là tout près.
Il fait exprès de chanter les mauvaises paroles des chansons en attendant que je fasse ma tête mi-amusée, mi-exaspérée, ensuite il rigole et me dit qu il aime trop quand je fais cette expression...
On s'envoie un ou deux petits messages dans la journée pour garder le lien, prendre des nouvelles ou se raconter un truc drôle. Parfois aussi pour donner un avant-goût d'un souci, si l'autre a besoin de se préparer psychologiquement.
On se regarde souvent et on se fait des compliments, on ne se cache pas l'un de l'autre pour s'habiller, se déshabiller, se doucher, etc. même si on n'est pas parfaits. On s'embrasse et on se prend dans les bras souvent, ça entretient le  désir ! Cela favorise aussi les moments intimes, pour lesquels on met du temps à part, en allant se coucher pas trop tard par exemple."


Marie-Louise et Bertrand

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“Pépite de débile ;-) :

On avait dit que celui qui finissait un rouleau de PQ devait le changer direct, pour que le suivant ne soit pas embêté... Mais, bien sûr, des fois on oubliait ou on faisait semblant d’oublier... pas très sympa. Alors pour bien montrer à l’autre qu’il avait oublié de remettre un rouleau, on prenait le vide et on allait le mettre dans les affaires de l’autre, à un endroit insolite... alors le matin, t’arrives pour te laver les dents et entre ta brosse et ton dentifrice, tu retrouves un rouleau de PQ vide, TON rouleau vide que t’avais la flemme de changer... et du coup ça nous faisait marrer... parfois on dessinait des trucs sur le rouleau ou on mettait des messages avant de le planquer chez l’autre... bref, maintenant on ne le fait plus car on sait pas si c’est les enfants... Mais on s’est dit qu’on pourrait faire ça maintenant avec les affaires qui traînent... tiens, une chaussette qui traîne au salon... et hop! Sur le volant de la voiture... on verra si ça nous fait toujours autant marrer!

Ah, et un autre truc qu’on essaie de faire c’est les « pétages de routine » comme on les appelle.
En gros, on se rend compte que beaucoup de choses deviennent routinières, surtout avec des enfants en bas âge et avec le job, les repas... par exemple, chaque fois que je bosse pas, mon mari rentre dîner, on mange à midi ensemble à la maison, je fais la vaisselle, Bertrand s’occupe des enfants et repart bosser... la routine quoi! (mais c’est quand même aussi ça le bonheur). Bref, un jour on s’est dit, « pétage de routine », ce midi tu rentres pas, rdv sur la terrasse de ce restau et on se fait plaisir on dîne au restau en pleine semaine. C’est rien du tout et quelque chose de normal pour beaucoup, mais ce n’était pas dans notre routine, alors ça change! Ou alors décider sur un coup de tête de partir prendre un petit déjeuner je sais pas où... : pétage de routine! Apéro avec les enfants en pleine semaine au milieu du gazon: pétage de routine! Le but étant de ne justement PAS faire ce que tu crois que tu vas faire!! Ça peut être plein de choses... petits détails comme grandes escapades.”


Rachel et Wisdom

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"Chaque matin, on se sert dans les bras et on s'embrasse. On prie régulièrement l'un pour l'autre, et on se dit combien on est reconnaissants d’être ensemble. On se donne en général la main pour s’endormir. Souvent, je me lève en même temps que lui, pour lui préparer son café au miel et au chocolat (oui, je sais, c’est bizarre.. Mais il aime ça !). Quand il a neigé, il déblaie toujours ma voiture - j’adore ! (Et d’ailleurs, ce critère se trouvait sur ma liste de souhaits, lorsque je décrivais mon “futur-mari des rêves” !)

On aime bien faire à manger pour l’autre - lorsque l’un de nous est en manque d’inspiration, c’est l’autre qui prend le relais. Et comme ça, c’est toujours succulent - vu que c’est fait avec amour ! Pour nous dire au-revoir, on a une façon rien qu’à nous de nous envoyer un bisou volant.

Et on adore rire ensemble ! Il y a tellement d’occasions pour faire une blague par-ci, par-là, juste pour faire sourire l’autre. “

Californie... et le retour !

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Il m’a fallu du temps, mais voilà le récit de notre fin de voyage. Il sera court, car je sais très bien que tu attends surtout l’autre article avec impatience : celui où il y aura tous ces magnifiques témoignages de couples qui m’ont livré leurs pépites d’or ! Mais avant ça, je suis obligée de te raconter la partie "Californie" encore !

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Il m’a fallu 2 mois entiers pour retomber sur mes pattes, comme on dit. Et c’était délicieux. Un peu, comme si le voyage n’était pas encore tout à fait terminé – une sorte de prolongation (tiens tiens, ce terme semble d'actualité…).

 La dernière fois que j’ai écrit pour le blog, je me trouvais donc à Auckland, (Nouvelle-Zélande) avec un pied déjà presque dans l’avion. San Francisco nous attendait les bras grands ouverts, ainsi que nos amis Patrick et Yaëlle. Quel délice de se retrouver sur un nouveau continent et surtout aux Etats-Unis, pays pour lequel mon homme a peu d’affinités…. (J’étais ravie que la perspective d’y rencontrer nos amis ait convaincu Jérémie de poser les pieds chez l’Oncle Sam !)

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 C’est donc avec deux camping-car bien équipés que nous avons sillonné les routes de Californie, en passant par Monterey, Big Sur, Yosemite et j’en passe. Quelle joie, de voyager en compagnie de vrais passionnés par la nature : ils nous ont appris à repérer toutes sortes d’animaux et de plantes, armés de leurs jumelles et de leur gourde camelbak. On se croyait en plein documentaire animalier – un pur régal !

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Mis à part ce côté découverte de la nature, c’était aussi l’occasion de passer du temps de qualité avec ce couple cher à notre cœur, et si cher aussi au cœur de nos enfants : ils ont pu faire le plein de rigolades, de chants, d’histoires, de danses et le summum restera sans doute la préparation du guacamole avec Yaëlle ! Depuis ce soir-là, à chaque fois que j’achète un avocat, mes trois enfants se mettent à bouger leurs fesses, à battre la mesure, en rapant « et tu touilles, touilles, touilles » ! :-)

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Les autres souvenirs inoubliables sont évidemment la traversée du Golden Gate à pied (1.3 km !) – où le vent, le bruit des voitures et le vertige de mon chéri nous ont fait accélérer le pas méchamment, le tour en vélo le long de la côte à San Francisco,

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et malheureusement aussi l’accident qui nous a fait toucher la structure de l’auvent du camping-car. Petite mauvaise surprise qui allait nous coûter 3000 balles – si l’assurance n’avait pas fini par prendre les deux tiers… Ouf ! Jolie leçon de « lâcher prise » pour nous tous, en se rendant compte que l’argent ne nous appartient finalement pas vraiment, que nous sommes appelés à être des gestionnaires, mais que le vrai Propriétaire, là-haut, tient tout sous contrôle ! (Je me souviens de la prière un peu furax que Jérémie avait lancée au Ciel, peu avant la bonne nouvelle de l’assurance : « Bon, si vraiment Tu veux que tout notre argent parte dans une connerie d’auvent, alors OK ! » Et le soir où il m’a montré l’e-mail de l’assurance, il a avoué, un peu à contre-cœur que « bon d'accord… la prochaine fois, je capitulerai plus vite…»)

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 La suite, elle se résume à un voyage du retour tumultueux, avec des péripéties interminables qui nous ont fait atterrir avec 10 heures de retard à Zürich – où les parents de Jérémie ainsi que ma chère cousine nous attendaient impatiemment – mais ont fini par  rentrer bredouille vu notre incroyable retard. Déception pour tout le monde – le point positif là-dedans étant que nous avions finalement pu traverser l’Atlantique dans un avion à moitié rempli, avec une rangée de sièges vides pour chaque membre de notre famille. Le grand luxe !

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Heureusement que ma marraine habite à 10 min de l’aéroport : grâce à elle, nous avions quand-même un comité d’accueil et les enfants étaient ravis de lui courir dans les bras ! Elle nous a gâtés avec des cadeaux à ouvrir dans le train, de l’ovomaltine (!!!) et toutes sortes de petits snacks. Après une trentaine d’heures de trajet, ça valait de l’or !

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Inutile de te décrire le sentiment d’extase, quand nous avons posé nos valises chez nous, à Bulle, à 2h du matin (après avoir dû organiser un taxi depuis Fribourg, vu l’heure). On avait l’impression d’avoir ouvert la porte du paradis : aucune autre maison ne nous a jamais semblé si belle, si confortable, si parfaite ! Au lieu de s’écrouler de fatigue, c’était une sensation d’euphorie qui nous a pris : on s’est assis à la table à manger, on a dégusté le Gruyère et la bonne bouteille de blanc que nos sous-locataires ont eu la gentillesse de nous laisser (sans oublier ma maman, qui a laissé plein de yoghourts caramel à son gendre chéri !) et on a regardé les enfants se délecter à chaque jeu retrouvé… Le bonheur total !

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Et ensuite, le train train quotidien a repris – Jérémie retournant au boulot à 100% et moi de nouveau à m’occuper des 3 loulous à la maison. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre dans le bain – mais comme je disais : c’était délicieux ! Je prends plus de temps seule avec mes enfants, je n’ai plus l’impression de « perdre du temps » en passant une heure assise par terre, à m’amuser avec eux, je me régale de voir leur complicité si renforcée après notre grande aventure et surtout, je raffole de tous ces moments où l’un d’eux évoque un souvenir de notre tour du monde ! Quel privilège, d’avoir pu vivre cette expérience : je souhaite ça à toutes les familles, du fond du cœur !

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En tout cas, merci de nous avoir accompagnés un peu en lisant ces articles, et au grand plaisir de connaître un peu tes prochains voyages ! Peut-être même que tu lis ces lignes depuis tes vacances ? Alors fais-moi rêver à ton tour, et raconte-moi où te trouves ! Ok ?

 

 

A propos de ce Blog

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Petit mot de présentation de ce blog qui pourrait répondre à tes questions :

 

Un blog – pour qui ?

 

Pour toute personne qui aime enrichir son propre horizon, en en découvrant de nouveaux. Appelez ça « développement personnel » si vous voulez. Pour moi, cela s’appelle « voyager » !

 

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De quoi est-il question dans ce blog ?

 

De tout ce qui me touche de loin ou de près. Les grandes lignes directrices étant les 5 suivantes :

 

Authenticité, Quotidien, Spiritualité, Relations et Voyages.

 

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En quoi ce blog se différence-t-il des avalanches d’informations dont nous sommes déjà bombardés ?  

 

Mon rêve est que ce blog ne soit pas un monologue, mais un dialogue avec toi, mon lecteur. Je me permets de te tutoyer, car je recherche cette proximité avec toi. Ces textes que tu liras sur mon blog te donneront la possibilité de réfléchir à ta vie et de m’en parler à ton tour, si le cœur t’en dit. Il sera en quelque sorte une plateforme d’écoute écrite. Je me réjouis sincèrement de découvrir ces horizons qui sont les tiens !

 

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Et même si tu n'as pas le temps ou l'énergie d'interagir avec moi, je suis assez ambitieuse pour espérer que certains éléments que tu liras ici continueront à trotter dans ta tête et feront leur petit bout de chemin dans ta vie !

 

Mais d’où est-ce que tu tiens tes magnifiques photos ?

 

Les 99% des photos que j’utilise viennent du site incroyable www.unsplash.com où des artistes comme toi et moi mettent gratuitement leurs chefs-d’œuvre à disposition. A découvrir absolument !

 

 

 

A quoi dis-je OUI en m’inscrivant à ton blog ?

 

Je publierai en moyenne un article toutes les deux semaines. Tu recevras alors dans ta boite e-mail une sorte de « mini-newsletter », lue en une minute, top-chrono. Elle te permettra d’aller directement lire la nouveauté, ou de t’agender un moment de lecture sympathique plus tard, autour d’une tasse de thé.

 

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Bienvenue sur mon Blog !

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Bienvenue sur mon blog ! Je suis ravie que tu sois là ! Peu importe si c’est parce que tu me connais déjà, ou parce que tu es arrivé(e) là un peu par hasard, au fil des clicks, sache que je suis réellement enthousiaste de ta présence ! Mon seul regret, c’est que cet écran devant ton visage, ce ne soient pas mes yeux et mes oreilles, parce que figure-toi que j’adorerais te voir et t’entendre, pour faire ta connaissance aussi !

Ma foi, les choses étant ce qu’elles sont, je vais être obligée de parler de moi d’abord. (C’est le comble, pour quelqu’un qui préfère écouter, de se lancer dans un blog !)

 

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Je m’appelle Salomé, j’aime passionnément la vie, les pastèques et le soleil, je déteste tous les bruits qui s’apparentent à celui des ongles sur un tableau noir (mon four, lorsqu’on y glisse une plaque trop rapidement, par exemple). J’ai une petite tribu incroyable, composée de mon mari et de nos 3 enfants (pour l’instant) et j’ai le bonheur d’exercer le plus beau des métiers : coach !

Pourquoi est-il question d’horizons, dans mon blog ? 

 

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Je parie que lorsque tu entends le mot « horizon », tu penses à cette ligne horizontale qui fend le paysage en deux, au loin. Moi aussi. Mais j’y vois bien plus encore. Un horizon, c’est quelque chose que tu n’aperçois que lorsque tu redresses ta tête, lorsque tes yeux visent le large, et que tu décides véritablement de regarder. Tu sens ta respiration devenir plus profonde, plus consciente, lorsque tu regardes l’horizon ? L’équilibre qui en découle dans ton corps et dans ton cœur ?

 

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Si tu le veux bien, c’est à cela que mon blog servira : à te donner un regard nouveau sur des grandes et des petites choses, à t’inviter à respirer profondément et à t’aider à redresser ta tête pour regarder où tu vas. Le tout, je l’espère, en te faisant sourire par-ci et par-là. (Ah oui, l’humour est une autre chose que j’aime passionnément !)

 

Laisse-moi te parler un peu de mes horizons du moment :

 

Le lancement de ce blog l'année dernière était une réelle aventure pour moi. Une de celles qui vous empêchent de dormir après 5 heures du matin et pour laquelle vous êtes ravis de vous lever d’un bond du lit sans même jamais avoir lu le fameux bestseller miracle morning ! (Ceci dit, il doit être génial, vu le nombre de vies qu'il a transformées !)

Je le porte dans mon cœur, ce blog, un peu comme j’ai porté dans mon ventre mes trois enfants : avec un sentiment d’anticipation extatique, mêlé par moments à des sensations de nausées (« Comment, mais comment je vais y arriver ?!? ») et avant tout, avec une espèce de boule de feu appelée « joie » au fond des tripes.

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Un autre horizon qui s'est profilé dans ma vie est celui du voyage. En effet, nous venons de vivre une expérience inoubliable qui nous a menés tout autour de la planète en famille. Tu en découvriras plus dans mes articles intitulés "Thaïlande, Laos, Nouvelle-Zélande et Californie" !

 

Un dernier horizon dont je vais te parler est un des plus importants dans ma vie : les gens, tout simplement. Ce qui me touche profondément, ce qui me donne le goût à l’existence, ma passion intime, ce sont les vies des êtres humains que j’ai la chance de rencontrer. Des vies simples et ordinaires, mais qui cachent chacune un mystère divin que je me plais à dévoiler. Chaque personne que je croise a le potentiel de me surprendre et d’attiser ma curiosité. Les histoires de vie aussi différentes et nombreuses que les étoiles dans le ciel, voilà ce qui me met au large, la tête redressée, le nez au vent, le regard fixé vers l’avant, à la découverte de cette personne en face de moi.

 

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Alors crois-moi, je serais ravie que tu me laisses un post, et que tu me parles un peu de toi ! Quels sont les horizons qui se profilent dans ta vie en ce moment ?

 

 

 

Nouvelle-Zélande : 2e partie

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Quel est le lien entre l’Ovomaltine et l’abonnement demi-tarif ? Eh bien, les deux sont une preuve que la tête et le cœur de la famille Valiton se préparent gentiment à leur retour en Suisse ! Effectivement, ce genre de mots n’a plus traversé notre bouche depuis quelques mois, et voilà que tout à coup, nos réflexions et discussions commencent à dessiner les contours de notre vie en Suisse.

Alors que nos pieds foulent les feuilles mortes de Nouvelle-Zélande et que les champs ont remplacé leur jolie robe vert clair contre un manteau brun, nous nous apprêtons à rejoindre l'hémisphère nord où le printemps élimine les dernières traces de l'hiver. Décidément, c'est le monde à l'envers !

Autre anecdote intrigante : avec Jérémie, on s'est offert une escapade en amoureux  (vive les baby-sitters, même à l'étranger !). On a escaladé un chemin qui nous a menés au sommet d'une chute d'eau vertigineuse, les Wairere Falls. Chose étrange, arrivés en-haut, nous n'avons pas vu l'eau tomber, mais l'eau remonter en rafales ! J'avais de la peine à garder les yeux ouverts, c'était comme une douche gigantesque qui m'arrivait depuis le bas ! Inoubliable, comme sensation.

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Mais une chose après l’autre !

 Mon dernier article portait sur le couple – et je m’étais permise de solliciter ton aide pour mon travail de recherche. J’ai été abondamment récompensée pour mon audace, puisque pas moins de 40 couples (tout rond !) ont répondu présent à ma demande !

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J’ai terminé mon travail de recherche avec les félicitations du jury qui trouvait intéressant ma démarche de ne pas baser ma recherche sur des bouquins, mais sur des gens. Je n’aurais pas pu le faire sans toi, sans vous ! Alors du fond du cœur, un immense MERCI à tous ceux qui ont répondu à ma question : « A quoi ça ressemble, l’amour, chez vous ? »

 

Au départ, je pensais simplement publier mon travail en anglais sur ce blog. Mais vu la richesse de chaque histoire d’amour que j’ai reçue, j’ai décidé de les publier en français, à raison d’environ 10 histoires à la fois, étalées sur 4 articles. (Je ne publierai bien entendu que les histoires des couples qui me donneront expressément leur accord ! D'ailleurs, si tu fais partie de ceux-là, fais-moi signe, ça me facilitera beaucoup la tâche !)

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Ça sera en quelque sorte mon cadeau du printemps pour toi : une collection de pépites d’or tirées d’histoires vraies. Et tout cela, dès mon retour en Suisse, où la connexion internet me permettra de le faire sans m’arracher les cheveux… :-)

 

Mais avant ça, je tiens à te révéler que notre séjour ici en Nouvelle-Zélande a été une expérience déroutante !

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Nous avons trouvé tellement plus que ce que nous étions venu chercher… Pensant faire cette école pour recevoir quelques outils supplémentaires dans le domaine du couple, afin de devenir des personnes de ressources pour d’autres, voilà qu’on a été confrontés à nos démons intérieurs, à des schémas de pensée pourris à la racine- qui amenaient des fruits pas moins pourris dans notre relation,  et à des blessures intérieures dont on ignorait jusqu’à l’existence. Je ne vais pas rentrer plus dans les détails pour l’instant – tout cela est encore bien trop frais pour nous.

Tout ce que je peux te dire, c’est qu’on a eu l’impression d’être entre les mains d’un Chirurgien hors-pair, qui sait parfaitement ce qu’Il fait et qui orchestre minutieusement le timing et les événements afin de mener à bien son opération à cœur ouvert.

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Concrètement, cela ressemblait à des bombes qui jaillissaient de nulle part, suivies de longues nuits blanches à revisiter le passé, à mettre des choses à plat, à essayer de mieux comprendre l’autre, à pleurer à chaudes larmes et à apprendre à se pardonner encore et encore. Au milieu de tout ça, paradoxalement, on avait l’impression de vivre une deuxième lune de miel – après 9 ans de mariage.

Tout cela n’aurait simplement pas été possible sans cette école, sans les sujets abordés dans les cours, et sans l’encadrement très professionnel de nos responsables (qui sont d’ailleurs des thérapeutes de couples – le luxe !). Bref, je suis tellement reconnaissante d’avoir emprunté ce chemin jusqu’à l’autre bout du monde – et d’y avoir découvert une face cachée de notre couple. On en ressort fragilisés, certes, mais tellement plus capables de s’aimer en vérité. Le fameux dicton « On n’aime que ce que l’on connaît » a pris une toute nouvelle signification pour moi !

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Je ne vais pas rallonger cet article – juste te dire en quelques lignes que nous prendrons l’avion ce soir (26 avril) pour San Francisco où nous arriverons le 26 avril également, mais le matin ! (Wow, on vivra la même journée deux fois !)

De là, nous allons parcourir un bout de la Californie en camping car avec nos précieux amis Patrick et Yaëlle.

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Nous atterrirons ensuite à Kloten le 10 mai, où nous foncerons acheter notre petit Ovosport au Kiosk et bénéficierons du demi-tarif que Jérémie vient de se commander par internet, pour rentrer à Bulle. Voilà, tu sais tout ! :-)

Et pour finir en beauté, je te propose de visionner l'hymne national de la Nouvelle-Zélande : God defend New-Zealand. La première partie est en maori, la deuxième en anglais, et à chaque fois que je l'écoute, j'en ai la chair de poule ! (Certainement parce que la plupart de ces paysages, je les ai vus maintenant de mes propres yeux, mais je crois que ce sont surtout les paroles qui me prennent aux tripes !)

Sur ce, je te souhaite une excellente journée et te laisse encore quelques impressions de notre séjour ici sous forme de photos :

PS : A part ça, si tu es intéressé(e) à lire les deux résumés de livres en anglais que j’ai fait durant l’école, je me ferais un plaisir de te les envoyer ! Il s’agit des livres :

 "How to really love your child" de Dr. Ross Campbell et

"What your husband isn’t telling you” de David Murrow

- des livres qui valent de l'or !

 

Et toi, ton couple ?

Cet article se différencie des autres, parce que je vais te demander de participer à mon travail de recherche, si tu le veux bien, et si tu es en couple.

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Voici le comment du pourquoi :

 

La raison principale qui nous a amenés ici en Nouvelle-Zélande, c’était de se former dans le domaine du couple. On sent les deux qu’on a un rôle à jouer dans ce domaine, et on en a marre de voir le taux de séparations et de divorces monter en flèche. Un constat exprimé par plusieurs thérapeutes, c’est qu’en général, les couples arrivent pour se faire aider quand c’est déjà trop tard. Notre désir, avec Jérémie, c’est de trouver des pistes concrètes pour que les couples arrivent à s’aider eux-mêmes (ou avec des coups de pouce extérieurs) avant que ça clapote. La vie à deux peut être le plus grand facteur de bonheur sur Terre - nous en faisons l’expérience au quotidien. Voici donc le cœur de notre motivation : se battre pour les couples !

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C’est ainsi que nos pas nous ont amenés ici, à YWAM (Youth With A Mission –organisation chrétienne comme son nom l’indique), où nous suivons des cours matin et après-midi, 5 jours sur 7, sur tout ce qui concerne le couple et la famille. Les enfants sont pris en charge durant ces temps dans une crèche, pour Marcel et Sophie, et dans une classe de « homeschool » pour Jeanne. Il s’agit d’une vie d’étudiants bien remplie, surtout du fait que nous sommes environ 70 personnes sur la base et qu’il nous faut cuisiner, entretenir les lieux, etc. pour toute cette troupe. Nous avons également des travaux scolaires à rendre, et j’ai choisi de formuler ma question de recherche, pour le gros travail final, de la façon suivante : « Comment rendre une bonne vie de couple encore meilleure ? » (ça sonne mieux en anglais : « HOW TO MAKE A GOOD MARRIAGE EVEN BETTER ? ») L’inspiration m’est venue d’un panneau dans la rue :

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 Chaque histoire d’amour est différente. Chaque couple a son propre « dialecte » et des expressions d’amour différentes. Un jour, une amie m’a raconté qu’avec son mari, le premier qui arrive à la salle de bain le soir, prépare déjà la brosse à dents de l’autre. J’ai trouvé ça tellement adorable, que j’avais envie de partir à la chasse au trésor des gestes d’amour que des couples autour de moi se faisaient.

Le but serait de pouvoir puiser dans ces richesses afin de s’inspirer les uns les autres – fixant notre attention sur ce qui embellit la vie plutôt que sur les choses qui la pourrissent.  Un peu comme lorsqu’on apprend à conduire, et qu’on nous dit que le véhicule se dirige là où l’on regarde, je crois que le même principe s’applique à la vie à deux : plus on se concentre sur ce qui va bien, sur ce qui nous unit et sur ce qu’on désire vivre au plus profond de nous-mêmes, plus notre couple se dirigera dans cette direction !

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Voici donc ma question à toi, cher lecteur, chère lectrice : « Et toi, ton couple ? » Autrement dit : serais-tu d’accord de me livrer les pépites d’or qui font la beauté de votre relation ? (Mariés ou non, aucune importance !)

De préférence, ces pépites d’or ressembleraient à des choses très précises, spécifiques, et non pas à des grandes généralités, du type « une bonne communication ».

Pour te mettre en appétit, je t’offre la liste qu'on a dressée pour notre couple. Elle est assez fournie, parce qu'on a pris beaucoup de temps pour « décortiquer notre bonheur ». (Mais si tu voudras m’en livrer qu’une seule, de vos pépites d’or, je saurai en apprécier la valeur !)

Je tiens à préciser que cette liste pourra donner l’impression qu’on est un couple en parfaite harmonie en tout temps. Ce n’est évidemment pas le cas ! Tu auras certainement la même impression en dressant le tableau de votre couple. Mais POUR UNE FOIS, j’ai envie qu’on fasse pencher la balance radicalement dans le POSITIF, qu’on s’attarde uniquement sur ce qui va BIEN et qu’on le fasse avec EXTRAVAGANCE ! Alors tant pis si ça paraît déséquilibré – tu verras, des fois c’est pas plus mal, de regarder la vie (ou son couple) avec des lunettes roses !

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Voici donc nos petites spécialités rien qu’à nous (mais on les partage volontiers) :

 

-       Quand Jérémie conduit, je lui caresse le lobe de l’oreille (le droite en Suisse, le gauche, ici en Nouvelle-Zélande :-) )

-       Le dimanche soir, avant de faire nos agendas pour les jours à venir, on se demande : « Quel était le meilleur moment de ta semaine ? » et « Quel était le pire moment de ta semaine ? »

- De temps en temps, on se fait une soirée "cocktails - beamer - YouTube", où on choisit à tour de rôles nos chansons préférées ! Mieux qu'un vrai concert, car on peut être en petite tenue, on ne se fait pas asperger de bière et on a les chants "à la carte" !

-       Quand on a fait l’amour, le lendemain matin, le 1er qui y pense dit à l’autre avec un petit sourire : « On a fait l’amour, hier soir… » Juste histoire de commencer la journée en se rappelant ce beau moment d’intimité…

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-       On adore s’embêter ! ça peut prendre mille et une formes : se gicler de la crème solaire quand l’autre ne s’y attend pas, se « coincer » accidentellement le doigt sous le bras de l’autre et le chatouiller, se faire croire un truc débile en restant sérieux (et bien sûr, se régaler quand on peut dire : « j’t’ai eu(e) ! »), etc.

- On est sur un pied d'égalité en terme de tâches de ménage - lorsque Jérémie plie la lessive, il ne le fait pas pour "m'aider", mais parce qu'il vit tout autant que moi dans la maison dans laquelle on habite ! ça ne nous empêche pas de nous remercier à chaque fois pour les petits gestes du quotidien ! (Je suis infiniment reconnaissante à ma belle-maman d'avoir élevé ses garçons de cette façon-là, et j'ai bien l'intention de faire de même avec Marcel !)

-       Quand on trouve quelqu’un beau, on se le dit ! Par exemple : « Wow… ce pédiatre Marc, à Wannaka ! (Oui oui, ici, tout le monde se présente directement avec son prénom.) Si j’habitais la région, je crois que je sauterais de joie à chaque fois qu’un de mes enfants tomberait malade ! » :-)  Ou encore la fois où Jérémie a fini par acheter 4 choses différentes à la pharmacie, alors qu’il nous fallait simplement de l’Algifor : « Je lui aurais acheté N’IMPORTE QUOI à cette pharmacienne… »

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-       Nous n’avons pas de télé : ça peut paraître débile comme « geste d’amour », mais je sais que ça fait une énorme différence dans notre relation. Le soir, quand les enfants sont au lit, notre attention se tourne automatiquement l’un envers l’autre – plutôt que vers l’écran. (Bon, on se prend aussi des longs moments sur nos téléphones respectifs et on aime bien Netflix – mais pas chaque soir !)

-       La nuit, si je n’arrive pas à dormir (ou à me rendormir), il me suffit de glisser ma main sous le bras de Jérémie, et instantanément, son calme déteint sur moi.

-       On parle positivement de l’autre autour de nous !

- On a adopté la politique "zéro secret". Il peut aller sur mon natel, sur mes mails, sur mon compte facebook, et vice-versa. On a rien à cacher, de toute façon !

-       Après un conflit, on est conscients que les 2 ont un rôle de responsabilité à prendre : l’un qui fait un pas dans la direction de l’autre (qui tend une perche pour se réconcilier), et l’autre qui doit l'accepter ! Souvent, ça prend la forme d’une petite blague lancée à l’autre, ou d’un simple « excuse-moi d’avoir pété un plomb... ». L’autre alors répond en souriant, ou en demandant pardon à son tour. (Généralement, c’est Jérémie qui prend le 1er rôle chez nous – et moi le 2e… mais j'y travaille, pour prendre le 1er rôle plus souvent !)

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-       On essaie de pratiquer le « câlin invisible » : à chaque fois que l’on se retient de faire une remarque piquante, ou blessante, c’est comme si on faisait un câlin invisible à son partenaire. Par exemple, quand je vois qu’il se ronge (à nouveau) les ongles, au lieu de m’énerver, je tourne la tête, je pense à autre chose, et je me félicite de mon silence. A l’inverse, quand je sais très bien que j’ai dépassé les bornes en lui faisant des reproches rien à voir (quand je suis stressée, par ex.), je vois dans son regard qu’il me dit : « qu’est-ce que t’es chiante.. mais j’t’aime ! »

-       Jérémie me complimente littéralement du matin au soir sur mon apparence (je me demande des fois comment il fait – ou s’il a vraiment les yeux en face des trous) et me dit des « je t’aime » à longueur de journée. Rien de tel pour booster ma confiance en moi - et en lui !

- une pépite d'or que j'ai entendu une fois d'une miss, c'est qu'elle se note dans l'agenda quand c'est le jour "pour faire l'amour", sachant que son homme avait besoin de sexe au moins tous les trois jours. Son amie l'a alors interrogée pour savoir si elle le faisait par sacrifice, ou si elle y trouvait son compte aussi. Sa réponse m'a trop fait sourire : "Oh, tu sais, c'est un peu comme manger des légumes ! Tu sais que ça te fait du bien, alors tu réfléchis pas trop..." Pour ma part (je ne suis pas au stade de l'agenda ;-) ), je rajouterais que l'appétit vient définitivement en mangeant !

-       Last but not least : on a choisi, en se mariant, de rester ensemble pour la vie. On ne se laisse aucune autre option – aucune arrière-porte ouverte. Cela a trois conséquences concrètes (mis à part le fait qu’on reste ensemble, évidemment ;-) ) : 1. On ne fait pas de blagues sur le divorce ou sur l'infidélité. 2. On sait que quoiqu’il arrive, il faudra régler les problèmes au fur et à mesure. Et 3 : la compassion. Je me dis : « Le pauvre, il est coincé avec moi pour le restant de ses jours. Je vais vraiment tout faire ce qui est en mon pouvoir pour ne pas lui rendre la vie trop dure ! » ;-)

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A ton tour de jouer, si tu le veux bien : prends-toi quelques jours pour réfléchir à ce qui fait la beauté de votre relation. Si possible, parles-en à ton conjoint, et partez ensemble à la recherche de vos petites "spécialités" ! Et si vous avez de la peine à trouver des éléments, n’hésitez pas de vous rappeler comment c’était au début de votre amour. Peut-être qu’au travers de cette récolte de souvenirs, vous aurez envie de reprendre certaines des anciennes habitudes que vous avez abandonnées au fil du temps ?

 

Le top pour moi serait de recevoir avant le 15 mars 2018 tes pépites d’or (entre une et dix par couple) accompagnée d’une photo de vous deux. Si tu préfères l’option « anonyme » et sans photo, il n’y a pas de problème non-plus. Il suffit de le préciser. Je pense publier mon travail de recherche (en anglais) sur mon blog fin avril. Juste que tu saches à quoi servira la photo.

 

Merci d’avance pour ta collaboration !

 

Mon adresse e-mail : salome.valiton@gmail.com

 

J’espère que tu auras autant de plaisir que moi, à partir à la chasse au trésor dans ton couple !

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Nouvelle-Zélande : partie voyage

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Comme promis, je vais te décrire notre premier coup de cœur en arrivant sur cette île : Ted, le gars avec qui on a échangé des dizaines d’e-mails avant d’arriver, parce qu’on nous l’a recommandé pour louer une voiture. Bien au-delà de ce service, Ted a fait office de véritable guide touristique lorsqu’il s’agissait de préparer notre périple, nous envoyant les liens des meilleures compagnies pour le ferry, nous rendant attentifs aux routes qui risquent d’être fermées à cause des tremblements de terre, etc. L’homme de la situation, avec visiblement le cœur sur la main. Quelle ne fut pas notre surprise, à l’aéroport, de découvrir un vieux papi de 83 ans, sec comme un haricot, un panneau « Valiton Family » en main, à nous accueillir avec un joli chapeau bob sur la tête, des shorts tirés bien au-dessus du nombril, et surtout, des chaussettes blanches tirées soigneusement jusqu’aux genoux. Un délice !

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Lorsqu’on s’est rendus vers le véhicule (qui doit dater à peu près de la même époque que son propriétaire…), Sophie me glisse à l’oreille : « J’espère qu’il pourra bientôt mourir ! ». A mon regard interrogateur, elle répond : « Ben parce qu’il est vraiment vieux… :-) L’occasion de lui expliquer la différence entre une personne âgée très malade (comme son Papili – pour qui on avait effectivement prié pour qu’il puisse s’en aller), et une personne âgée en pleine forme, comme notre ami Ted.

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Avant de te raconter notre périple du tour de l’île, je dois te faire une confession. Je n’aurais jamais pensé que cela m’arriverait à moi. La voilà : je n’en peux plus de voyager !!! Je sais que personne ne m’a obligée de vivre toute cette aventure, et je suis consciente qu’en lisant ça, tu dois te dire : « non mais je rêve ! elle a la chance de visiter tous ces endroits paradisiaques, et elle se plaint ! » Eh bien, figure-toi que je me sens comme le gars qui fait de l’haltérophilie dans le sketch de Gad Elmaleh. Ce dernier décrit la profonde débilité de certains sports aux Jeux Olympiques, et notamment ce gars qui est parterre, qui essaie de soulever un poids qui fait 4 fois le sien, qui devient rouououge et qui transpire de partout. Et c’est là que j’entends Gad, comme s’il se tenait à côté de mon oreille : « Mais POURQUOI TU FAIS Ça ??? » Oui, j’en peux plus de défaire et refaire les bagages, j’en ai marre de me faire dévorer par des « sandflies » (mouches à sable) et de me gratter les pieds encore dix jours plus tard, et surtout, SURTOUT, lorsque je suis malade, et que mes trois enfants sont malades, j’ai envie d’être chez moi, dans ma maison, avec les médicaments que je connais, et une maman (plus une belle-maman, plus des baby-sitters !) qui peuvent venir donner un coup de main… Voilà, tout est dit ! ça t’est déjà arrivé d’être malade loin de chez toi ? Alors tu dois comprendre. La bonne nouvelle, c’est que la partie « sac au dos » de notre aventure est derrière et que nous avons pu nous poser à Matamata, lieu où on fait notre école et où nous restons pour les 3 mois à venir ! Quel bien ça fait d’avoir rangé ces valises !

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Mais commençons par le début – ça va à nouveau me faire penser aux bons moments de notre voyage. Les paysages en Nouvelle-Zélande sont à couper le souffle, tout simplement !

En descendant vers le Sud, nous nous sommes arrêtés trois jours chez des amis à ma sœur. (L’avantage d’avoir de la famille qui a habité le pays pendant 6 ans !) Nous avons été touchés par le sens de l’accueil de ces gens : hébergeant déjà la grand-maman malade pour quelques semaines, ils ont réussi à faire de la place pour notre famille de 5 personnes, nous offrant littéralement chacune de leurs chambres : les 3 grands garçons ont été dormir chez des copains et dans la caravane du jardin, les parents et la fille de six ans se sont coincés dans une pièce afin de nous laisser le plus d’espace possible. Incroyable ! Ils nous ont concocté des plats néo-zélandais tous les soirs et nous ont emmenés voir tous les coins qui ont compté dans l’histoire familiale de ma sœur (leur maison, l’école des enfants, le chemin pour s’y rendre, etc. Un vrai plus pour nos enfants, de se rendre compte où leurs cousin/cousines ont grandi toutes ces dernières années !) Cette visite chez ces gens m’a ouvert les yeux sur la qualité de vie qui découle d’un cœur ouvert. La grand-maman souriait du matin au soir, nous faisait des compliments sur nos ravissants enfants, et lorsqu’on l’interrogeait sur ses douleurs, elle répondait systématiquement que ça allait, « Praise the Lord ! » (« Dieu soit loué »).

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J’ai appris que cette petite mémé avait eu 11 enfants, dont une petite fille adoptée, et qu’elle en aurait voulu encore plus, si Dieu l’avait voulu ! J'ai adoré quand elle parlait des matinées, aux réveils, quand ses enfants grimpaient dans son lit les uns après les autres : je te jure qu'elle avait des étoiles dans les yeux ! « There wasn’t a lot of space, but we had fun! » (« Il n’y avait pas beaucoup de place, mais qu’est-ce qu’on s’amusait ! ») C’est aussi elle qui nous a emmenés manger les meilleures glaces de la ville, en insistant qu’elle voulait payer. Bref, un amour… Mis à part ces souvenirs précieux gravés en nous, je pense que nous emmènerons une autre chose de ces gens. Jeanne et Sophie ont eu la chance d’aller récolter tous les jours les œufs dans le poulailler, et depuis, elles nous harcèlent pour qu’on achète des poules, en Suisse. Et plus je joue avec l’idée, plus ça me plait ! Pas juste pour avoir des œufs frais tous les jours, mais aussi symboliquement, pour me rapprocher d’un style de vie un peu plus rustique, un peu plus terre à terre. A voir !

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Tu te rappelles du petit balcon à Kaikoura où j’écrivais le dernier article face à l’océan ? Eh bien, ce jour-là, nous avons fait la rencontre avec des animaux absolument ravissants, ceux que je raffole regarder au zoo de Berne : des phoques ! En pleine nature, à 10 minutes de l’endroit où on a parqué la voiture, à se prélasser sur des rochers et à faire des cabrioles dans l’eau. Magique !

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On serait volontiers allé voir des kiwis (l’oiseau, cette fois) à Queenstown, mais quand on a entendu que cela coûtait 45 dollars par adulte, on a gentiment décliné l’offre et refait demi-tour (à la grande déception des enfants).

Des wallabys, des lapins sauvages et des possums, nous en avons vus en quantité (les derniers souvent écrasés au bord de la route, hélas… Bon, il faut dire qu’ils n’ont pas l’air très fute-fute : lorsqu’on en voyait un au milieu de la route, c’est à peine s’ils tournaient un peu la tête dans notre direction, l’air de dire : « Tiens, j’ai entendu quelque chose… » Pas étonnant qu’ils finissent souvent sous les roues.)

En parlant d’animaux, le sommet de notre périple était une visite complètement imprévue d’un banc de dauphins, tout au sud, à Milford Sound. Il faut t’imaginer un paysage brumeux, un bateau style « grand catamaran », des fijords, des montagnes qui tombent à pic dans l’eau de tous les côtés, des chutes d’eau vertigineuses, une eau sombre et une atmosphère un peu mystique. Et là, tout à coup, des cris hystériques de certains passagers : « Dolphins, dolphins !!! ». J’ai chopé Marcel sous le bras, tiré Jeanne par la main, laissé Sophie à Jérémie et tous ensemble on a couru vers l’arrière du bateau. Dès que nos yeux s’étaient un peu habitués à rechercher les remous sous l’eau, on les a vus ! Des dizaines de dauphins, des vrais, des gros (ils me paraissaient immenses !) qui sautaient hors de l’eau et s’amusaient avec les vagues du bateau. Un moment de pure beauté ! (Je n’ai fait aucune photo de ces moments : je profitais simplement du cadeau. Les seuls souvenirs visuels que nous en gardons sont les jolis dessins que Jeanne en a fait par la suite.)

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Le reste, eh bien il se résume à de la fatigue stockée durant des semaines et qui a fini par faire surface : 3 enfants qui tombent malades les uns après les autres, moi qui chope le même virus, et nous voilà en plein été avec une vraie grosse grippe. Avec la composante non-négligeable du voyage en plus : en 5 jours, nous devions remonter toute l’île du Sud pour ne pas rater le bateau. Ceci nous a valu des réveils à 3 heures du matin, afin de faire le maximum de kilomètres pendant les heures de sommeil des enfants. « Praise the Lord », comme dirait notre amie grand-maman, Jérémie a tenu le coup ! Je n’ose pas imaginer le scénario s’il avait également succombé aux microbes ! Ce sale virus m’a valu quelques moments embarrassants – notamment à l’ambassade de Suisse à Wellington, où j’ai dû aller renouveler mon passeport. Mal comme un chien, j’ai tout juste réussi à faire la photo et donner mes empreintes digitales, suite à quoi j’ai été m’allonger dans le couloir. (Sympa, le souvenir d’une photo pitoyable pour les 10 ans à venir dans le passeport !) Sur le ferry également, j’ai vu de près le sol du restaurant, où j’ai dû me coucher sous la table.

Ma vue sur le bateau du retour... ;-)

Ma vue sur le bateau du retour... ;-)

Le pire, je crois, c’était de ne plus savoir comment rouler, dans cette voiture à 35 degrés : si on mettait la clim’, les éternuements se succédaient à l’infini, et si on ouvrait les fenêtres, c’était les quintes de toux qui se déchaînaient. Inutile de te préciser le soulagement lorsqu’on a atteint notre but final qui était l’école, ici, à Matamata. Enfin un endroit qu’on ne devait plus quitter le lendemain, et où l’on a pu trouver du repos pour nos corps éreintés !

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Pour te donner un petit aperçu en chiffres : en 40 jours à peine, nous avons dormi dans 24 lieux différents et durant les 3 premières semaines en Nouvelle-Zélande, nous avons avalé 4000 km de bitume. Tout ceci avec des petits enfants incroyablement courageux, à qui on n’a rien demandé, mais qui ont fait preuve d’une patience et d’une bonne volonté que je ne leur connaissais pas auparavant ! (Il faut dire que j’ai développé des dons d’animatrice en voiture que je ne me connaissais pas non-plus avant ! Toutes les chansons de tout mon répertoire, depuis ma tendre enfance jusqu’à maintenant, y ont passé – et j’ai inventé des histoires comme je n’en ai jamais inventées ! Je pourrais aisément publier des livres pour enfants à notre retour !)

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Et pour finir cet article sur un dernier aveu, je dois t’avouer que j’ai de la peine avec cette lubie des néo-zélandais de foutre de la moquette partout ! (Même à la salle de bain et sous la table à manger ! Ils n’ont peut-être pas les mêmes enfants que nous, de l’autre côté de la Terre ? Je te laisse imaginer l’odeur dans notre petit bungalow, avec Marcel qui renverse régulièrement son bol de lait, le matin…)

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Autrement, je compte bien emporter avec moi la mentalité de ce pays, quand je rentrerai en Suisse ! Un joli résumé de cette mentalité est la phrase suivante, qu’on voit sur tous les petits vans de location, appelés JUCY (et il y en a, des JUCY, dans ce pays !) : « The glass is half-full. And the other half was delicious. » (“Le verre est à moitié plein. Et l’autre moitié était délicieuse.”)

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Sur ce, je te souhaite une magnifique semaine et te dis à bientôt ! (La prochaine fois, je t'en dirai un peu plus sur cette école qu'on fait - et sur les choses croustillantes qu'on apprend concernant le couple et la famille !)

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